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Après l’humidité des montagnes du Tyrol, nos premiers kilomètres sur les routes italiennes marquent le retour du soleil. Comme du côté autrichien, de nombreux châteaux accrochés à d’imposants promontoires, se succèdent tout au long de la traversée de la vallée d’Isarco qui nous conduit vers les plaines de Vérone.
La région du Trentin-Haut-Adige est également riche de paysages grandioses, formés par les vastes étendues de ses terres agricoles, la verticalité de ses campaniles et en arrière-plan, les majestueux sommets enneigés des Alpes.
Sur les versants des rivières, des vergers sont cultivés depuis de nombreux siècles. Mais la pomme n’est pas le seul fruit cultivé dans cette région, qui fait également la part belle au raisin. Malgré sa réputation de terre “rude”, cette région est renommée pour ses vignobles en terrasse qui donnent naissance à des vins blanc et rouge de qualité.
Passé la ville de Bolzano, nous empruntons une jolie route de montagnes. Les cyclistes affrontent vaillamment les 17 lacets de l’ascension qui permettent d’atteindre le “Passo della Mendola » ; tandis qu’à contre-sens, leurs camarades sont lancés dans la descente, tels des acrobates.
En haut de ce col, une jolie vue s’offre à nous sur l’ensemble de la vallée. Le temps d’une photo et nous voilà remis en selle pour poursuivre notre itinéraire vers le sud. La route de cet axe secondaire longe de petits étangs, emprunte de jolis ponts de pierre, et traverse des villages où se succèdent de belles propriétés montagnardes ; avant d’atteindre les rives du lac de Garde.
À Flero, dans la banlieue de Brescia, nous faisons étape au siège de Givi, l’un de nos premiers partenaires à nous avoir fait confiance lors de la préparation de ce voyage ; nous nommant l’un des ambassadeurs de la marque. Arrivés sous les flashs des photographes, sur le parking de l’entreprise, nous sommes accueillis à bras ouverts par Simona, notre interlocutrice en tant que responsable des partenariats Givi Explorer ; rapidement rejoint par Antonio, l’une des figures clés de la marque. À notre entrée dans le bâtiment “Marketing-Direction,” un écran est installé et l’une de nos photos y est projetée accompagnée de quelques mots de bienvenue.
S’ensuit une visite des chaines de production des valises et top-cases. Dans ces hangars, tout est très automatisé, donnant l’impression que des robots dansent dans des cages. La matinée se termine par une présentation du show-room et des bureaux R&D. Pendant que nous accordons notre attention aux paroles d’Antonio, un de ses collègues répare nos casques et change nos mousses de protection. À midi, nous sommes invités par Antonio à déjeuner dans un joli restaurant à quelques kilomètres de là. À table, la discussion est moins professionnelle et plus personnelle, dérivant sur le voyage et sa philosophie.
En début d’après-midi, nous quittons Givi pour nous mettre en quête de l’huile moteur de la prochaine vidange, et de roulements pour la roue du panier. C’est dans un petit « boui-boui » spécialisé dans la mécanique pour scooters que nous trouvons l’huile. Mais impossible de mettre la main sur les roulements. Sur les conseils de l’un des vendeurs, nous nous dirigeons vers une grande enseigne pour les professionnels de la mécanique. Lorsque nous présentons notre situation au patron, ce dernier comme, nous aurions pu le préméditer, nous indique de ne pas vendre aux particuliers. Mais après négociation et encore une fois, grâce au capital sympathie de nos bolides, il fera une exception à ces principes, nous vendant les roulements recherchés, “sous le tapis.”
Une journée de notre étape à Canzo est donc consacrée à la révision mécanique de nos fidèles destriers. Dans la petite cour de la propriété, nous entamons notre journée dès 9h, avec au programme, ce qui devrait être la dernière vidange du voyage, le réglage des soupapes et le changement de roulements. Alors que la journée se présentait sous les meilleurs auspices et que notre planning semblait tenir dans les délais estimés ; au moment de vérifier et nettoyer les bougies de Perceval, Julien se rend compte de la présence d’un peu d’huile dans les cylindres. Par précaution, il nous faut prolonger la session mécanique et entamer la vérification de l’ensemble du cylindre gauche. Une fois démonté, Julien constate la présence de traces d’usure ; mais Louis-Marie, joint par téléphone, se veut rassurant et estime que cela tiendra jusqu’à notre retour en France. Il est 20h quand vient le temps de nous laver les mains pour savourer le Spritz de fin de journée.
Le lendemain, la dernière journée sur les routes italiennes nous attend. Nous traversons la jolie région vallonnée de la province d’Asti, enjambant le célèbre Po, avant de grimper sur des collines bordées de vignes et de rejoindre la rivière Tanaro. Sa vallée nous conduit jusqu’à la côte méditerranéenne qu’il nous suffit de suivre pour atteindre Menton et la frontière française.