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Uplistsikhe
Passé la petite ville de Uplistsikhe, à quelques encablures de la cité troglodyte du même nom, nous nous enfonçons sur un petit chemin au milieu des hautes herbes.
Le sentier de terre s’arrête quelques centaines de mètres plus loin, face à la rivière Koura. S’ensuit une petite exploration des lieux et une analyse minutieuse des moindres recoins, afin de dénicher la surface la plus large et la plus plane, susceptible d’accueillir notre campement. Nous optons finalement pour un spot cosy, où chacun possède son emplacement. On se croirait à s’y méprendre dans un camping à la ferme. Avant de monter tables et tentes en perspectives du dîner, il nous faut tout d’abord manœuvrer les trois véhicules entre les arbres sous lesquels ils passeront la nuit.
Alors que nous prenons place sur nos sièges pour savourer notre bière de fin de journée, un troupeau de vaches, conduit par leur propriétaire, traversent notre campement pour rejoindre leur ferme. Notre présence ne les perturbe pour le moins du monde. Comme si de rien n’était, elles prennent plaisir à croquer à pleines dents les feuillages des arbustes qui entourent notre spot.
La soirée se terminera par des parties de « Deutsch » endiablées. Les cartes s’empilent sur notre petite table de camping à la lueur de nos lampes torches.
Le réveil sera une nouvelle fois matinal. Comme la veille, au petit-déjeuner, nous recevons la visite du troupeau. De nouveau, il traverse en sens inverse notre campement sous les cris des fermiers qui les invitent à avancer. La brioche engloutit nous reprenons la route vers l’Ouest.
Les rives du lac Shaori
L’aventure c’est aussi s’adonner à des choix cornéliens entre notre raison et nos envies. Ainsi, après avoir longé le lac Shaori et ses eaux claires, il nous faut prendre une décision. Au-dessus de nos têtes, le ciel est sombre et orageux ; mais doit-on pour autant céder à sa menace au détriment du merveilleux spot de camping sauvage qui s’offre à nous ?
Nous optons cette fois-ci pour la beauté du lieu. Nous descendons les véhicules au plus près des rives du lac et y dressons un campement amélioré en tendant la “tarp”, offert par un overlander hollandais, sur le flanc du UAZ. Nous passons la soirée agglutinés sous cet abris de fortune, qui nous maintiendra au sec pendant que la pluie s’abattra sur la toile tendue jusqu’à ce que l’on tombe de sommeil. Au loin les éclairs foudroient les sommets du Caucase, transperçant le ciel d’une lumière blanche peu rassurante.
Mais au petit matin, les nuages ont laissé la place à un beau soleil. À la sortie de la tente, le reflet de ses rayons sur le lac, offre un panorama à couper le souffle. Il est alors temps de se jeter à l’eau. Rien de tel qu’une petite baignade dans le lac en guise de douche, pour entamer une nouvelle journée de route, de la plus belle des manières. S’ensuit un copieux petit-déjeuner avant le pliage du campement et le démarrage des moteurs.