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Notre entrée en Italie se fait par le col de Brenner. Bien que nous ayons traversé cette ligne de démarcation, la région reste très marquée par les influences autrichiennes. Toujours accompagnés du Vito, avec à son bord la petite troupe familiale, nous effectuons une pause “goûter” à Vipiteno, ville la plus septentrionale du pays. Nous déambulons dans sa rue principale appelée Via Citta Nuova, bordée par d’imposants immeubles au style Renaissance. À son extrémité, nous passons sous la Torre delle Dodici et son clocher de 46 mètres de haut. Cette tour fait, depuis 1472, le trait d’union entre la nouvelle et la vieille ville. Sur la place principale, nous nous réfugions sous les parasols d’un café, qui aujourd’hui occupent davantage une fonction de parapluie, pour commander notre premier espresso ristretto.
À la sortie de la ville, nous nous mettons en quête du spot de camping sauvage pour la nuit. Au vu de la météo, nous demandons aux agriculteurs locaux de pouvoir nous réfugier sous l’un de leur hangars, mais essuyons refus sur refus. Sur les hauteurs derrière le village de Mules, nous obtenons finalement le droit, après de rudes négociations, de monter le camp dans un garage en construction sous un terrain de sport.
Comme à l’accoutumée, la fin de journée est célébrée par un apéritif qui ce soir met à l’honneur une boisson du Sud : le pastis Henri Bardouin pour apporter un peu de soleil après cette journée humide. En guise de dîner, nous partageons avec la petite famille une boîte de “survie” offerte par Katadyn avant notre départ. Elle aura fait, à quelques kilomètres près, l’intégralité du voyage dans le coffre d’un des side-cars. Pour ceux qui s’interrogent sur la qualité gustative de ces plats ; nous avons été surpris ! On ne peut pas dire que l’on retrouve toutes les douces saveurs du “Risotto de boeuf sauce Balkan” sans en lire l’étiquette ; pour autant, ce plat chaud nous réconforte après la journée éprouvante que nous venons de passer.
Au réveil le lendemain, à tour de rôle, chaque membre de la petite troupe se rend à la rivière en contrebas du campement pour s’y débarbouiller, dans l’eau fraîche qui descend de la montagne.
Tout beau, tout propre, nous poursuivons notre descente vers le sud et la ville de Bolzano, en longeant la rivière Isarco. Dans le panier, c’est Zack, le neveu de Julien, qui occupe le poste de singe.
Redescendu dans la vallée, nous nous mettons en quête d’un camping à proximité du Lac Caldaro ; mais aucun d’entre eux ne présente des prestations qui répondent à nos critères de prix serrés tout en demandant un large espace pouvant accueillir les 3 véhicules et les 8 personnes de l’équipage. Nous décidons donc de changer de stratégie et optons pour un retour dans les montagnes. Nous grimpons jusqu’au “Passo dela Mendola”, où nous profitons du point de vue sur la vallée, avant de poursuivre notre route jusqu’au village alpestre de Romeno.
Nous y passons l’après-midi sur une grande plaine agrémentée d’une aire de jeux. Une belle interlude dans notre périple lors de laquelle, avec les enfants, nous nous adonnons à des parties de Quixx, de Yams et décrochons les skateboards des side-cars pour s’offrir une petite session “ride” des plus agréables.
Le lendemain, nous reprenons la route et mettons le cap sur le Lac de Garde. En chemin, nous effectuons un arrêt à l’Azienda Agricola Fontanel dans le petit village de Fiave, sur les hauteurs avant le lac. Le jeune fromager interrompt sa ricotta pour nous faire découvrir ses trésors. Nous fondons sous le charme de sa tomme fraîche et de son bleu.
Alors que nous entamons notre descente vers Riva del Garda, nous pouvons apprécier la vue sur le lac, à la fois coincé entre les montagnes, tout en s’étirant jusqu’à l’horizon.
Une fois sur ses berges, nous longeons sa côte est et nous nous offrons une halte “baignade” sur un petit espace arboré en bordure de route à hauteur du village de Porto. Ses eaux sont claires et rafraîchissantes. Au sol de petits galets viennent rouler sous les pieds, jouant avec notre équilibre. Mais rapidement nous perdons pied, le lac atteignant par endroit les 300 m de profondeur. Après quelques brasses, les abysses nous hypnotisent.
Nous grimpons ensuite sur les hauteurs du village de Bardolino et optons pour une jolie clairière à proximité du monastère Enero San Giorgio, pour monter les tentes.
Réveil le lendemain au petit matin, avec un pliage express du campement avant de prendre la route pour rejoindre Vérone. Un début de journée sur un rythme soutenu qui nous permet ainsi d’éviter le trafic de l’agglomération. Le trajet s’effectue finalement sans la moindre encombre. Nous nous stationnions sur le parking du stade de football du Hellas Vérone pour entamer notre visite de la ville à pied. On dit que s’y balader c’est faire un voyage dans le temps. Et cela débute par le passage de la porte Palio et le parc des anciennes fortifications qui marque notre entrée dans la ville historique. Le moins que l’on puisse dire c’est que Vérone conserve l’héritage des différentes périodes de son glorieux passé. Les vestiges romains y côtoient les bâtiments de la Renaissance dans une alchimie étonnante, qui en aucun cas ne vient perturber ses habitants qui se rendent sur leur lieu de travail. Notre déambulation se poursuit sur la place centrale nommée Piazza Bra où trône, en son centre, de majestueuses arènes romaines.
Au détour d’une rue, nous entrons dans la petite cour du balcon de Juliette au pied duquel Roméo aurait récité sa tirade ; puis traversons la Piazza delle Erbe qui s’étire au pied de la tour de Lamberti.
La promenade se poursuit sur la place de l’ancien marché aux herbes, où sont aujourd’hui installées de nombreuses petites cabanes à souvenirs. Sur la droite de cet ancien poumon économique se situe la Piazza dei Signori ; véritable centre politique de la ville à la Renaissance, encadrée des Palais du Tribunal, “del Podesta” et le Loggia di Fra Giocondo.
Nous rejoignons ensuite par les petites rues, les rives du fleuve Adige, le long duquel nous prenons notre petit-déjeuner composé de focaccia, croissants et cafés. Après avoir traversé le Ponte Pietra, nous concluons nos pérégrinations en passant au pied du Duomo de la cathédrale Di Santa Matricolare, en traversant le Castelvecchio et en prenant la pause sur le pont Scaligero.
De retour sur le parking du stade, dernier pique-nique tous ensemble avant que le Vito ne reprenne la direction de la France.
De notre côté, nous prenons la direction de Brescia et nous nous mettons en quête d’un spot de camping sauvage dans les montagnes, sur les hauteurs derrière la ville.
Après le village de Serle, nous empruntons une petite route sans issues ; depuis leur terrasses, de nombreuses personnes âgées nous regardent passer. Nous grimpons jusqu’à une jolie aire de pique-nique, à proximité d’une étable avec ânes et chevaux. A 21h, alors que nous entamons la fin du repas, une musique retentit depuis la maison derrière l’étable ; serait-ce pour endormir les animaux ? Elle diffuse en tout cas trois chants religieux italiens avant de s’éteindre. Au moment de se coucher, une voiture vient perturber notre tranquillité en nous éclairant de ses pleins phares avant de repartir ; laissant pour seul bruit aux alentours, les vaches et leurs cloches.
Au programme de la journée suivante, nous nous rendons dans l’agglomération de Brescia, et plus précisément la ville de Flero, où se situent les locaux de l’entreprise Givi. Lors de la préparation de notre voyage, l’entreprise a été l’une des premières à nous soutenir, nous proposant de devenir ses ambassadeurs sur les routes du monde. Nous passons la journée en compagnie de Simona et Antonio, cadres de l’entreprise, qui nous convient à une visite des locaux de production et de R&D.
Après une journée dans les allées des entrepôts, nous avons longé le Lac d’Iseo, aperçu de courts instants entre les différents tunnels. C’est finalement sur les rives du lac Endine que nous bivouacons. Ce ne fut pas simple de trouver un spot abrité des regards ; nous avons bien demandé à un groupe de Scouts Allemands de nous joindre à eux, mais après une première approche plutôt positive, ils finiront par refuser par peur de représailles de la part de la mairie qui les accueille. C’est donc finalement sur une aire de pêche que nous montons le campement. À 21h, le bar sur l’autre côté de la rive fait cracher sa sono pour un anniversaire ; s’ensuit un feu d’artifices sur les coups de 23h.
A 5h, un orage vient troubler la fin de la nuit. Nous plions les tentes encore mouillées, vers 7h, entre deux importantes averses. Nous prenons alors la direction de Canzo, petite ville à proximité du Lac de Côme. Nous y faisons étape quelques jours pour l’anniversaire d’Emilie.
NOTRE COUP DE COEUR |
Où faire une pause ?
Fromagerie » Azienda Agricola Fontanel » Une charmante petite ferme perdue au cœur des montagnes du Trentin. Un accueil chaleureux et des fromages à tomber, il n’y a pas d’excuse pour ne pas s’y arrêter. |