Canzo – 7 jours – 402 mètres d’altitude

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Nous arrivons en avance dans la petite ville de Canzo. Il nous faut patienter avant de rencontrer la propriétaire de l’appartement que nous avons loué. Pour passer le temps, nous faisons quelques courses. À notre sortie du supermarché, un violent orage s’abat sur nous ; les sirènes de la ville retentissent. Nous trouvons refuge sous l’appentis de déchargement du magasin. La propriétaire nous y retrouve pour nous remettre les clés de son appartement.

En fin d’après-midi, la pluie a cessé lorsque nous enfourchons de nouveau nos sides-cars pour aller chercher Alice et Bernard, les parents d’Emilie, à l’aéroport de Milan-Malpensa. Leur arrivée se fera avec un retard de 45 min à la suite des intempéries, mais qu’importe, quel plaisir de les retrouver (même si ces retrouvailles marquent un peu plus la fin du voyage) ! À notre retour à Canzo vers 23h, la journée se terminera par un petit apéro dinatoire arrosé de bières Moretti.

Après avoir savouré une « vraie » grasse matinée, nous montons dans la voiture 7 places, louée la veille à l’aéroport, et partons ainsi ensemble à la découverte du lac de Côme et de ses trésors. Dans son écrin alpin, lové entre les montagnes, son Y inversé est bordé de villages colorés et d’impressionnantes villas. Cette grande étendue bleue saphir attire la beauté pour l’accumuler sur ses rives. La grâce de la nature ayant attiré les faveurs des ducs et des rois qui y ont à leur tour édifiés des monuments splendides.

Notre escapade débute par une balade dans le petit village de Bellagio, situé à l’intersection des trois branches du lac. Après avoir trouvé, avec un peu de chance, une place de parking gratuite à proximité de son cœur historique, nous commençons notre visite par le quartier Pescallo et sa petite plage. Le soleil se reflète dans son eau d’un bleu intense et scintille sur les vaguelettes du lac, formées par le petit vent qui agite sa surface.

Ancien quartier de pêcheurs, nous pouvons observer dans sa petite anse, patientant sagement au mouillage d’une bouée, le premier bateau Riva, ce mythique canot en lattes de bois vernissées, si révélateur du luxe à l’italienne.

Nous poursuivons notre promenade dans les petites rues piétonnes et touristiques de la ville. Toutes ses maisons colorées, ses nombreux escaliers de pierre et ses multiples ruelles font de Bellagio un véritable décor de cinéma. Au détour de l’une d’elles nous arrivons devant la basilique San Giacomo, avant de rejoindre la pointe Spartivento. Sur la Piazza Mazzini, les ferrys font sans cesse la navette d’une rive à l’autre, assurant une effervescence continue sur cette ancienne place du marché.

Après avoir trouvé de quoi agrémenter nos sandwichs dans une petite épicerie fine, nous les savourons sur la digue le long du lac. Nous poursuivons ensuite notre déambulation jusqu’au village de San Giovanni. Sur la petite place de ce joli port, de vieux italiens jouent aux cartes. À 16h, les cloches de l’église résonnent dans ses petites rues ; sur l’une des devantures de maison sont accrochés des vélos ; chacun ayant sa thématique, allant du pompier au fleuriste en passant par le menuisier.

En fin d’après-midi nous nous rendons dans le village de Rezzago. Dans la journée, intrigué par une pancarte en cartons aux allures de support publicitaire de cirque ; nous décidons de grimper dans ce village pour participer à la fête de la bière locale. Nous nous garons à l’entrée du village et montons dans les petites rues jusqu’à l’église. Tout semble très calme et rien ne laisse penser qu’il connaît ce jour-là son évènement le plus festif de l’année. C’est finalement un homme promenant son chien qui nous indiquera le lieu de la fête. À son entrée, est exposée une vieille fiat 500 joliment restaurée. Sur place, c’est un autre habitant qui nous prend sous son aile et nous aide à prendre notre commande. Et c’est avec une choppe de 1 litre par couple accompagnée d’une petite barquette de frites que nous nous installons sur une table sous le barnum principal. Nous partageons, dans cette jolie fête de village populaire et dénuée de tout touriste, un joli moment. En arrière plan, sur la petite scène installée pour l’occasion, la célébrité locale, joue quelques notes classiques de la variété italienne.

Le lendemain, la grasse matinée a été légèrement raccourcie pour nous rendre sur la rive Ouest du lac. Sur les coups de 10h, “l’Espace” quitte son petit parking privé, coupe à travers les collines et rejoint le lac à hauteur de la ville de Côme. La route longe ses rives. La circulation y est importante en cette période estivale. Il nous faut donc nous armer de patience.

Nous atteignons finalement le village de Lenno, lieu de départ de notre promenade du jour. Après quelques manœuvres dans ses petites rues escarpées, l’Espace finit par se faufiler sur place de parking. Nous entamons notre marche en longeant un petit cours d’eau au milieu des rues du village. Nous atteignons sa place principale, qui s’ouvre sur la baie du même nom. Sur l’eau, c’est l’effervescence, des avirons enchaînent les allers-retours devant la digue, s’affrontant lors de courses endiablées. La marche jusqu’au village de Tremezzo, monte sur les hauteurs et emprunte la “GreenWay” jusqu’au parc civique Teresio Olivelli, où nous faisons une halte pique-nique à l’ombre d’un grand pin. En chemin, nous apercevons de nombreuses jolies villas, avec leurs garages à bateaux et les marches qui descendent jusqu’aux abords du lac. À Tremezzo, c’est le Grand Hôtel et la majestueuse Villa Carlotta qui auront les faveurs de nos appareils photos. De retour à Lenno, nous savourons une glace artisanale sur la cale de la baie, pour célébrer la fin de cette promenade.

Milan est au programme de la journée suivante. Il nous faut donc mettre un réveil, pour attraper le train de 9h30 en gare de Asso-Canzo qui dessert celle de Milan Nord Cadorna, une heure et demie plus tard.

Nos pérégrinations débutent sagement par la traversée du château médiéval des Sforza ; du nom de cette famille qui régnait sur la ville au Moyen-Âge, succédant à la famille Visconti qui initia sa construction. Bien que d’extérieur son architecture soit austère et imposante, de par sa vocation initiale de bâtiment de défense ; il n’en reste pas moins raffiné, une fois que l’on pénètre à l’intérieur de ses remparts, où ses cours sont décorées de petites colonnes et ses murs ornés de différents motifs.

Nous pénétrons ensuite dans le cœur de Milan, nous laissant charmer par ses immeubles colorés, ses balcons en fer forgé et ses vieux tramways vintages. Nous atteignons la place de la Scala, le célèbre théâtre d’opéra, dont nous nous étonnons de l’architecture si discrète au vu de la renommée du bâtiment et en comparaison à ses homologues de Paris et Londres.

Nous nous dirigeons ensuite vers la Galleria Vittorio Emanuele II, véritable poumon de la vie Fashionista milanaise. Cette galerie commerçante accueille sous deux arcades perpendiculaires recouvertes de verrières, les enseignes de prêt-à-porter les plus réputées. Le sol est lui recouvert de mosaïques aux couleurs variées, avec en son centre la représentation d’un taureau rugissant, facilitateurs des vœux les plus extravagants.

En guise de pause déjeuner, nous découvrons les panzerotti, spécialité culinaire locale qui ressemble à s’y méprendre à de petites pizza calzone ; avant de s’aventurer sur la vaste Piazza del Duomo où trône la majestueuse Cathédrale Blanche à la finesse architecturale éblouissante.

Nos déambulations dans la ville se terminent en fin d’après-midi dans le quartier du Naviglio Grande et ses jolis canaux enjambées par de vieux ponts de pierres. C’est dans l’un de ces bars qui bordent l’eau, que nous succombons à l’appel de l’aperitivo, tradition milanaise par excellence.

C’est le ventre lourd que nous reprenons la direction de la gare pour attraper le train de 21h08, qui nous ramène tranquillement à Canzo.

Parce que le lac de Côme n’a pas fini de nous délivrer tous ses secrets, nous partons le lendemain à la découverte de la rive Est du lac de Côme. Après la ville de Lecco, une suite de tunnels occulte la vue sur le lac. Mais passé le village de Mandello, nous bifurquons sur la Via Roma, qui elle, longe ses rives. Nous nous stationnons au village de Fiumelatte et ses petites rues étroites, surplombées de jolies demeures au-dessus de l’eau.

La visite de Varenna débute par sa place principale, la Piazza San Giorgio avant de se perdre dans les petites rues qui bordent le lac, jusqu’à l’embarcadère, de l’autre côté de la pointe. Une nouvelle fois nous tombons sous le charme des couleurs de ses villas, et la paisible et romantique atmosphère qui y règne ; et ce malgré une saison touristique qui bat son plein. L’orage approchant, nous regagnons la voiture, sous les premières gouttes de pluie.

La soirée, est ce jour-là particulière puisque nous célébrons l’anniversaire d’Emilie, dans un des restaurants de la ville.

Bergame, est la destination du jour suivant. La particularité de la commune est d’être scindée en deux parties distinctes, une ville moderne, la Città Bassa, qui se situe au pied d’un cœur médiéval, la Città Alta entourée, elle, d’une enceinte fortifiée. Perchée sur son piton rocheux, la citadelle ouvre ses portes après une belle série d’escaliers dans de petites ruelles pavées et pentues. Au cœur de la forteresse, la Piazza Vecchia est entourée d’imposants palais dont le Palazzo Nuovo, qui héberge aujourd’hui la bibliothèque et le vieux bâtiment du Palazzo della Regione. Sous les arcades de ce dernier se trouve un vieux calendrier solaire, près duquel nous dégustons en guise de déjeuner les pizzas achetées dans une rue adjacente. À sa droite, la Torre Civica, également appelée “Campanone”, abrite la plus grosse cloche de Lombardie, qui jadis prévenait chaque soir les habitants de l’imminente fermeture des portes de la forteresse.

Derrière la Piazza Vecchia, la belle façade de la chapelle Colleoni, nous émerveille avant que nous entrions dans la basilique di Santa Maria Maggiore, riche d’ornements et de vieilles tapisseries. Notre déambulation dans les petites rues pavées se poursuit en traversant les places des différents marchés (chaussures, poissons, foin, etc.) jusqu’au bastion de la forteresse Rocca. C’est finalement juste avant le retour de la pluie que nous redescendons de la vieille ville et regagnons la voiture.

Notre dernière journée à Canzo, sera consacrée à la révision mécanique de bolides, avant que nous ne reprenions la suite de notre périple vers la France. Il nous faut rendre les clés de notre demeure aux propriétaires, puis reconduire Alice et Bernard vers l’aéroport de Milan et son terminal des départs. Une fois certains qu’ils aient pu passer la douane et fait les derniers signes de la main au travers de la vitre ; nous remontons sur les motos pour poursuivre notre route vers le sud. Nous contournons Novare et rejoignons la jolie région vallonnée de la province d’Asti. À hauteur du village de Pianchiosso, au bout d’un petit chemin qui longe la rivière, nous nous enfonçons entre les arbres jusqu’à atteindre une petite clairière. Nous y montons notre dernier campement avant la France.


NOS COUPS DE COEUR
Où faire une pause ?

 

La Fabbrica del Gelato
Piazza 11 Febbraio , Lenno

Une adresse de délicieuses glaces artisanales à savourer avec vue sur la baie de Lenno et le lac de Côme.

Où manger ? 

 

Panzerotteria « Il Priscio »
Via Santa Tecla, 5, Milan

Parce qu’une journée à arpenter les rues de Milan, ça creuse ; la découverte des Panzerotti, est la solution, et Il Prisco, la bonne adresse. Avec cette seule spécialité à la carte, vous ne pourrez tergiverser. A deux pas de la cathédrale, cette adresse ne présente que des atouts.