Cagnes-sur-Mer – 5 jours – 2 mètres d’altitude

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La Méditerranée ! C’est en longeant sa côte que nous nous approchons de notre dernière frontière, et savourons intérieurement le symbole qu’elle représente au sein de cette aventure. Nous posons fièrement devant le panneau “France” et celui de la ville de Menton, sans pour autant réellement apprécier la mesure de l’évènement. 

Nos premiers kilomètres seront effectués sur l’une des routes emblématiques du pays ; l’extrême sud de la Nationale 7, la célèbre route des vacances. Après avoir traversé la ville aux citrons, nous grimpons sur la corniche jusqu’au village perché d’Eze. Nous y sommes attendus par Patrick, l’oncle de Julien, pour une pause café, accompagnée de melon, de jambon et d’œufs du jardin.

Nous contournons ensuite Nice par l’autoroute. Sur la quatre voies, la circulation est dense. Dans l’accordéon de voitures, les deux side-cars se perdent de vue et empruntent deux sorties différentes pour finalement se retrouver sur la promenade de la plage de Cagnes-sur-Mer, exceptionnellement dépourvue de trafic.

À une centaine de mètres de là, René et Marie-Thé, le grand oncle et la grande tante de Julien, nous accueillent en grandes pompes pour quelques jours de repos. Nous déjeunons à l’abri du soleil sous le parasol, tandis que le ventilateur tourne à plein régime ; Marie-Thé assure le service en chef d’orchestre assurant la continuité sans faille de cette parade de plats.

En milieu d’après-midi, deux journalistes de Nice-Matin nous rendent visite pour une interview avec prise de clichés sur la promenade du bord de mer. Le jeu des questions-réponses durera deux bonnes heures, avec pour la première fois, la difficulté de synthétiser une année de voyage en un lieu coup de cœur et une anecdote marquante alors qu’une multitude de souvenirs nous reviennent en mémoire. La fin d’après-midi sera consacrée à un petit plongeon dans la piscine avant de se rendre, à l’heure du dîner, Chez Carlos, un cuisto portugais spécialiste de la grillade.

La journée du lendemain est consacrée à la découverte de Nice, capitale de la French Riviera. Après avoir longé la Baie des Anges et emprunté sa célèbre promenade des anglais, notre balade débute sur la promenade du Paillon, très animée en ce jour de fortes chaleurs ; de nombreux enfants profitent de son miroir d’eau pour se rafraîchir, sous les regards amusés de leurs parents.

Nous poursuivons notre déambulation en sillonnant le quartier historique de la ville. Nous tombons sous le charme de ses rues colorées, des odeurs de cuisine méditerranéenne qui s’échappent des différents immeubles, et de manière plus générale, de son authenticité et de la convivialité qui y règne.

La journée se termine par un apéritif chez Seb’ le cousin de Marie, sur les hauteurs de l’arrière pays niçois.

Nous profitons d’une nouvelle journée de break pour se lancer, à pied, à l’assaut des “Hauts de Cagnes”. Ce village médiéval est à la fois au cœur de la station balnéaire, et isolé, car perché sur cette colline défendue par son vieux château. Ses petites rues étroites nous enivrent du doux charme du “Sud” tout en offrant de magnifiques points de vues sur la Méditerranée et le Mercantour. Accrochés entre les pierres de plusieurs murs de la vieille ville, des affiches annoncent la présence, ici-même, dans les prochains jours, du championnat du monde de boules carrées.

À notre retour, René nous apprend que ce jeu possède des règles semblables à la pétanque, à la différence que la forme carrée des boules permet de jouer dans les rues étroites et pentues des villages des Alpes. Chaque année, depuis les années 80, la “Montée de la bourgade” et ses rues adjacentes aux pentes oscillant entre 10 et 18 % accueillent cet événement atypique qui fait la part belle au “Bouchin,” le ”Cochonnet” local.

Cette interlude méditerranéenne offre également l’opportunité de regoûter aux joies de l’activité physique. La promenade de la plage et sa large bande d’asphalte réservée aux piétons, offre un cadre privilégié pour la reprise du running. La douce courbe s’étire jusqu’au Cap d’Antibes, passant devant le célèbre hippodrome et la très chic Marina de Villeneuve-Loubet.

L’après-midi est consacrée à la visite de la petite ville de Grasse, berceau de la parfumerie de luxe, située sur les premières hauteurs des Alpes-Maritimes. Ses étroites rues colorées sont l’archétype de l’architecture provençale qui sont agrémentées d’enivrantes odeurs de parfum. Je vous mentirai en vous disant que ce sont ces effluves qui nous ont guidées jusqu’à l’usine Fragonard ; la réputation de la célèbre parfumerie s’exportant bien au-delà des seules rues de la ville. Nous assistons dans ses locaux à une visite guidée expliquant les techniques de réalisation d’un parfum et les évolutions qu’elles ont connues aux cours de siècles. Une visite achevée dans la belle boutique de l’enseigne dans laquelle nous n’avons pas pu résister à quelques emplettes.

Le lendemain matin, sonne comme étant le jour de notre départ. Après avoir savouré les croissants du petit-déjeuner, nous quittons René et Marie-Thé et prenons la route en direction de l’Ouest. Après une journée à arpenter le bitume, nous dépassons l’agglomération Marseillaise et faisons étape pour la nuit à La Fare-les-Oliviers, à proximité de l’étang de Berre. Nous plantons la tente sur la propriété d’une savonnerie familiale, la « Perle de Provence ». Fred, l’artisan savonnier nous y accueille chaleureusement. Nous échangeons avec lui de longues minutes sur sa passion du savon mais aussi du culte qu’il voue aux motos Ducati.

Après une nuit au milieu des champs d’oliviers, nous poursuivons notre itinéraire vers le Nord-Ouest, passant Nîmes puis Alès, avant la traversée des Cévennes. Une région que j’étais précédemment incapable de situer sur une carte, tout comme la Lozère et l’Aveyron, les deux départements suivants sur notre route.


NOS COUPS DE COEUR

Où faire une pause ? 

Savonnerie « Perle de Provence »
D10 Le Vieux Mas, 13680 Lançon-Provence

Un cœur sur la main et la passion pour les choses bien faites. Pas de secrets, que des beaux et bons produits à base d’olive, sous lesquels vous aurez la possibilité de dormir, si vous en avez le temps…