Sarlat-la-Canéda – 10 jours – 102 mètres d’altitude

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En fin de journée, nous atteignons les rives du Lot et établissons le campement sur le terrain de la Ferme des 3 Marcassins. Nous y sommes accueillis brièvement par le père de famille, avant qu’il ne s’excuse, obligé de nous quitter pour se rendre au village voisin de Port d’Agres où il participe à l’organisation de la soirée « Aligot ». Sur son invitation nous nous rendons également à ce repas, où nous nous installons à la table de la fille de notre hôte. 

L’objectif de l’étape suivante est d’atteindre le Périgord Noir. Nous effectuons notre pause méridienne en savourant un sandwich composé de spécialités locales (jambon de pays et fromage de chèvre) face au village perché de Rocamadour.

C’est à Dôme, autre village médiéval perché au-dessus de la rivière de la Dordogne que se conclut cette journée de route. Nous y retrouvons ma Maman à la sortie de son travail. Après ces nombreux mois sur la route, nous partageons nos retrouvailles autour d’une excellente et étonnante glace à la tomate.

Nous débutons la matinée du lendemain en s’aventurant sur le marché de Sarlat pour trouver les victuailles qui constitueront le pique-nique du midi. La ville est un véritable livre d’histoire ouvert ; et en ce 15 août, c’est l’effervescence. Nous parvenons tout de même à nous faufiler jusqu’au fromager dont l’échoppe se trouve derrière l’immense porte de l’ancienne église réhabilitée en marché couvert.

Nous étendons la nappe sur les bords de la Dordogne, à hauteur du village de Turnac, sous l’impressionnant château de Montfort. Un panorama à couper le souffle et un déjeuner faisant la part belle aux différents trésors culinaires du terroir. Devant nous et tout l’après-midi défilent les nombreux canoës qui descendent le lit paisible de la rivière.

Nous savourons en fin d’après-midi une dernière bière au bord de la Dordogne à hauteur du village de Vitrac, avant de reprendre la route vers le Nord. Sous les couleurs chaudes des derniers rayons du soleil, nous montons le campement sur une large plaine située sur les hauteurs de Aubas.

La suite du périple nous conduit vers l’Est et l’Auvergne. Un petit détour sur la route du retour pour rendre visite aux équipes de Dafy à Clermont-Ferrand, notre partenaire pour nos tenues complètes de motos.

Sur les axes secondaires, nous faisons la découverte de villages et châteaux aux architectures extraordinaires, dont les noms nous étaient jusque-là inconnus. Il y a tout d’abord eu la traversée de Condat-sur-Vézère et sa commanderie médiévale ; puis Egletons, petite bourgade où nous réalisons un break pour acheter le journal l’Equipe, boire un Pastis au PMU, tout en pariant sur un canasson à la course de 13h30 au Mont-Saint-Michel ; tout un symbole.

Nous arrivons finalement dans la soirée dans une fromagerie de Saint-Nectaire avec vue sur le Puy de Dôme. L’orage annoncé se faisant menaçant, nous y demandons l’hospitalité pour la nuit ; et c’est sous le hangar des machines que nous obtenons le droit de monter les tentes, après avoir assisté à la traite. Pour être présentable devant les équipes de Dafy, nous optons pour une douche au “bidon.” Ce qui signifie tout simplement une toilette partielle à l’aide du jerricane d’eau posé en hauteur sur un des poteaux de bois qui délimite l’enclos des vaches.

Après un détour par les routes de montagnes, sous une épaisse brume, nous nous garons, en fin de matinée, frigorifiés, devant les bureaux de l’entreprise. Nous sommes accueillis avec un café chaud salvateur, par ce soutien majeur de cette aventure. Clément et Justine nous conduisent ensuite dans les bureaux et entrepôts de l’entreprise, nous présentant chacun de leurs collègues qui ont suivi notre aventure, équipés des vêtements de leur marque. Une superbe opportunité de découvrir d’où venait nos tenues de motos and de donner nos retours sur ces vêtements qui ont bien supporté cette année de voyages qui ne leur a pas laissé de répit. Avant de reprendre la route, nous avons eu une sympathique déjeuner dans leur restaurant récemment ouvert, « Le Daf ».

Après cette escale auvergnate, nous poursuivons notre itinéraire et rejoignons Guéret. Nous y prenons le café chez l’oncle de Marie avant de dîner chez Mariette et Didier, amis de sa famille. Nous y découvrons la spécialité locale, l’étonnant mais pas moins savoureux “pâté de patates”. Le lendemain, nous atteignons la Charente, faisons une pause au Vin d’orge à Angoulême ; un arrêt accompagné d’un brin de nostalgie dans cet ancien repaire d’Emilie, Marie et Julien pendant leurs années d’études. En fin d’après-midi, c’est chez Aurel’ et Margot à Saint Porchaire que nous concluons l’étape du jour, par un dîner dans leur jardin, entre copains. Une fin de journée marquée également par la présentation de leur nouvel investissement ; la Volkswagen Caddy remplaçant la vieille Golf emblématique d’Aurel’.

Notre route du retour passant à proximité de La Rochelle, nous faisons une pause déjeuner dans la cité Blanche pour déjeuner chez Régis, le parrain de Julien, avant de poursuivre notre route vers le Nord en direction de Saint-Mesmin. Après seulement quelques kilomètres, nous sommes rejoints par Brigitte et Louis-Marie qui nous escortent jusqu’en Vendée. Puis à Pouzauges, c’est au tour de Gilles, notre compagnon de route en Asie, de nous rejoindre.

Nous y partageons une bière tous ensemble avant de nous rendre chez Nicolle, la grand-mère de Julien pour le dîner. A notre arrivée, nous sommes invités à la suivre pour ce qui est du traditionnel “tour de potager,” avant de nous servir un verre “d’épine”, l’apéritif historique de Vendée et de nous régaler avec un délicieux dîner.

Le lendemain matin, nous prenons la direction du château de Saint-Mesmin ; nous y avions effectué une séance photo avant notre départ et souhaitons donc réaliser celle du retour. Sur ce trajet, notre voyant moteur s’allume. Après les flashs, nous passons par le garage de Louis-Marie pour un contrôle rapide sur l’ordinateur qui indique une sous alimentation électrique des injecteurs. Nous procédons donc à un nettoyage des cosses électriques, pour rallier la Bretagne sereinement. À la vue de la soudure de réparation sur la fissure du châssis,  Louis-Marie propose de la nettoyer et de la refaire plus proprement avant notre départ. Cette opération n’aurait pris qu’une petite heure, si je n’avais pas remarqué qu’il nous manquait une vis au niveau du pont. Après contrôle, nous constatons quelques complications, puisqu’elle s’est cassée et une partie est restée à l’intérieur. Impossible de l’extraire, il a donc fallu re-percer le pont. Les réparations prenant plus de temps que prévu, nous les suspendons avant leur finalisation, pour nous rendre chez les grands-parents de Marie, pour dîner et passer la nuit. À notre arrivée, sa grand-mère nous remet l’incroyable ouvrage qu’elle a réalisé, qui illustre chaque jour de notre voyage, dont le récit est agrémenté de recherches documentaires et photos qui résument l’ensemble de notre voyage. Nous passons un délicieux moment ensemble avant une nuit de sommeil bien trop courte.

À 6h, le réveil sonne, un début de journée matinal pour terminer la réparation mécanique. Une fois le tout remonté, et après une nouvelle pause syndicale méritée, nous reprenons la route en direction de la Bretagne. Dès les premiers kilomètres le voyant moteur s’allume de nouveau ; nous faisons le choix de poursuivre notre dernière étape sans y prêter une attention particulière.

À Ruffiac, sur le bord de la route, nous reconnaissons les visages de petites frimousses bien connues, Guillaume le frère d’Emilie, avec ses enfants Nohan, Sacha et Théa, nous attendaient à proximité d’une table de pique-nique pour le goûter et quelques bières fraîches.

Bernard, patientait lui à l’un des ronds-points de Ploërmel, au guidon de sa moto, pour nous escorter sur les derniers kilomètres jusqu’à Loyat. Devant la maison, Alice nous attend avec une banderole de Bienvenue. Nous atteignons la maison avec une journée d’avance, sur nos prévisions. Les festivités de fin d’aventures étant organisées le lendemain, nous passons notre dernière nuit sous la tente dans le jardin des parents d’Emilie. La famille et les proches nous retrouvent le jour suivant en début d’après-midi. Au programme de ces retrouvailles palet breton et vendéen, accompagné de bières et de gaufres. Avant de prendre place sous les guirlandes du jardin, nous trinquons tous ensemble au Spritz pour célébrer la fin de ce périple de 37 909 kilomètres au compteur de Karadoc.

Dans un coin de ma tête résonne la chanson de Tonton Georges (Brassens) :

« Heureux qui comme Ulysse
A fait un beau voyage
Heureux qui comme Ulysse
A vu cent paysages
Et puis a retrouvé après
Maintes traversées
Le pays des vertes années
Par un petit matin d’été
Quand le soleil vous chante au cœur
Qu’elle est belle la liberté
La liberté… »


NOS COUPS DE COEUR 
Où manger ?  

Brasserie « Le Daf »
13-15 Rue Denis Papin, 63170 Aubière 

Avec son ambiance de vieux garage, il est bon pour tout motard et pour tout amoureux de bières locales ou de burgers de passer la porte et pénétrer dans cette antre, qui saura vous séduire.

Restaurant « Le Chalet »
Pont de Vitrac, 24250 Domme

Petite guinguette estivale sans prétention, qui met à l’honneur les plats du terroir, le tout dans un cadre magnifique au plus près de la Dordogne.

Où faire une pause ? 

La ferme « Les trois marcassins »
Fraux, 12300 St Parthem

Une petite ferme familiale, avec ses bons produits du terroirs, tous à base de sanglier bien entendu.

Cagnes-sur-Mer – 5 jours – 2 mètres d’altitude

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La Méditerranée ! C’est en longeant sa côte que nous nous approchons de notre dernière frontière, et savourons intérieurement le symbole qu’elle représente au sein de cette aventure. Nous posons fièrement devant le panneau “France” et celui de la ville de Menton, sans pour autant réellement apprécier la mesure de l’évènement. 

Nos premiers kilomètres seront effectués sur l’une des routes emblématiques du pays ; l’extrême sud de la Nationale 7, la célèbre route des vacances. Après avoir traversé la ville aux citrons, nous grimpons sur la corniche jusqu’au village perché d’Eze. Nous y sommes attendus par Patrick, l’oncle de Julien, pour une pause café, accompagnée de melon, de jambon et d’œufs du jardin.

Nous contournons ensuite Nice par l’autoroute. Sur la quatre voies, la circulation est dense. Dans l’accordéon de voitures, les deux side-cars se perdent de vue et empruntent deux sorties différentes pour finalement se retrouver sur la promenade de la plage de Cagnes-sur-Mer, exceptionnellement dépourvue de trafic.

À une centaine de mètres de là, René et Marie-Thé, le grand oncle et la grande tante de Julien, nous accueillent en grandes pompes pour quelques jours de repos. Nous déjeunons à l’abri du soleil sous le parasol, tandis que le ventilateur tourne à plein régime ; Marie-Thé assure le service en chef d’orchestre assurant la continuité sans faille de cette parade de plats.

En milieu d’après-midi, deux journalistes de Nice-Matin nous rendent visite pour une interview avec prise de clichés sur la promenade du bord de mer. Le jeu des questions-réponses durera deux bonnes heures, avec pour la première fois, la difficulté de synthétiser une année de voyage en un lieu coup de cœur et une anecdote marquante alors qu’une multitude de souvenirs nous reviennent en mémoire. La fin d’après-midi sera consacrée à un petit plongeon dans la piscine avant de se rendre, à l’heure du dîner, Chez Carlos, un cuisto portugais spécialiste de la grillade.

La journée du lendemain est consacrée à la découverte de Nice, capitale de la French Riviera. Après avoir longé la Baie des Anges et emprunté sa célèbre promenade des anglais, notre balade débute sur la promenade du Paillon, très animée en ce jour de fortes chaleurs ; de nombreux enfants profitent de son miroir d’eau pour se rafraîchir, sous les regards amusés de leurs parents.

Nous poursuivons notre déambulation en sillonnant le quartier historique de la ville. Nous tombons sous le charme de ses rues colorées, des odeurs de cuisine méditerranéenne qui s’échappent des différents immeubles, et de manière plus générale, de son authenticité et de la convivialité qui y règne.

La journée se termine par un apéritif chez Seb’ le cousin de Marie, sur les hauteurs de l’arrière pays niçois.

Nous profitons d’une nouvelle journée de break pour se lancer, à pied, à l’assaut des “Hauts de Cagnes”. Ce village médiéval est à la fois au cœur de la station balnéaire, et isolé, car perché sur cette colline défendue par son vieux château. Ses petites rues étroites nous enivrent du doux charme du “Sud” tout en offrant de magnifiques points de vues sur la Méditerranée et le Mercantour. Accrochés entre les pierres de plusieurs murs de la vieille ville, des affiches annoncent la présence, ici-même, dans les prochains jours, du championnat du monde de boules carrées.

À notre retour, René nous apprend que ce jeu possède des règles semblables à la pétanque, à la différence que la forme carrée des boules permet de jouer dans les rues étroites et pentues des villages des Alpes. Chaque année, depuis les années 80, la “Montée de la bourgade” et ses rues adjacentes aux pentes oscillant entre 10 et 18 % accueillent cet événement atypique qui fait la part belle au “Bouchin,” le ”Cochonnet” local.

Cette interlude méditerranéenne offre également l’opportunité de regoûter aux joies de l’activité physique. La promenade de la plage et sa large bande d’asphalte réservée aux piétons, offre un cadre privilégié pour la reprise du running. La douce courbe s’étire jusqu’au Cap d’Antibes, passant devant le célèbre hippodrome et la très chic Marina de Villeneuve-Loubet.

L’après-midi est consacrée à la visite de la petite ville de Grasse, berceau de la parfumerie de luxe, située sur les premières hauteurs des Alpes-Maritimes. Ses étroites rues colorées sont l’archétype de l’architecture provençale qui sont agrémentées d’enivrantes odeurs de parfum. Je vous mentirai en vous disant que ce sont ces effluves qui nous ont guidées jusqu’à l’usine Fragonard ; la réputation de la célèbre parfumerie s’exportant bien au-delà des seules rues de la ville. Nous assistons dans ses locaux à une visite guidée expliquant les techniques de réalisation d’un parfum et les évolutions qu’elles ont connues aux cours de siècles. Une visite achevée dans la belle boutique de l’enseigne dans laquelle nous n’avons pas pu résister à quelques emplettes.

Le lendemain matin, sonne comme étant le jour de notre départ. Après avoir savouré les croissants du petit-déjeuner, nous quittons René et Marie-Thé et prenons la route en direction de l’Ouest. Après une journée à arpenter le bitume, nous dépassons l’agglomération Marseillaise et faisons étape pour la nuit à La Fare-les-Oliviers, à proximité de l’étang de Berre. Nous plantons la tente sur la propriété d’une savonnerie familiale, la « Perle de Provence ». Fred, l’artisan savonnier nous y accueille chaleureusement. Nous échangeons avec lui de longues minutes sur sa passion du savon mais aussi du culte qu’il voue aux motos Ducati.

Après une nuit au milieu des champs d’oliviers, nous poursuivons notre itinéraire vers le Nord-Ouest, passant Nîmes puis Alès, avant la traversée des Cévennes. Une région que j’étais précédemment incapable de situer sur une carte, tout comme la Lozère et l’Aveyron, les deux départements suivants sur notre route.


NOS COUPS DE COEUR

Où faire une pause ? 

Savonnerie « Perle de Provence »
D10 Le Vieux Mas, 13680 Lançon-Provence

Un cœur sur la main et la passion pour les choses bien faites. Pas de secrets, que des beaux et bons produits à base d’olive, sous lesquels vous aurez la possibilité de dormir, si vous en avez le temps…