Sarlat-la-Canéda – 10 jours – 102 mètres d’altitude

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En fin de journée, nous atteignons les rives du Lot et établissons le campement sur le terrain de la Ferme des 3 Marcassins. Nous y sommes accueillis brièvement par le père de famille, avant qu’il ne s’excuse, obligé de nous quitter pour se rendre au village voisin de Port d’Agres où il participe à l’organisation de la soirée « Aligot ». Sur son invitation nous nous rendons également à ce repas, où nous nous installons à la table de la fille de notre hôte. 

L’objectif de l’étape suivante est d’atteindre le Périgord Noir. Nous effectuons notre pause méridienne en savourant un sandwich composé de spécialités locales (jambon de pays et fromage de chèvre) face au village perché de Rocamadour.

C’est à Dôme, autre village médiéval perché au-dessus de la rivière de la Dordogne que se conclut cette journée de route. Nous y retrouvons ma Maman à la sortie de son travail. Après ces nombreux mois sur la route, nous partageons nos retrouvailles autour d’une excellente et étonnante glace à la tomate.

Nous débutons la matinée du lendemain en s’aventurant sur le marché de Sarlat pour trouver les victuailles qui constitueront le pique-nique du midi. La ville est un véritable livre d’histoire ouvert ; et en ce 15 août, c’est l’effervescence. Nous parvenons tout de même à nous faufiler jusqu’au fromager dont l’échoppe se trouve derrière l’immense porte de l’ancienne église réhabilitée en marché couvert.

Nous étendons la nappe sur les bords de la Dordogne, à hauteur du village de Turnac, sous l’impressionnant château de Montfort. Un panorama à couper le souffle et un déjeuner faisant la part belle aux différents trésors culinaires du terroir. Devant nous et tout l’après-midi défilent les nombreux canoës qui descendent le lit paisible de la rivière.

Nous savourons en fin d’après-midi une dernière bière au bord de la Dordogne à hauteur du village de Vitrac, avant de reprendre la route vers le Nord. Sous les couleurs chaudes des derniers rayons du soleil, nous montons le campement sur une large plaine située sur les hauteurs de Aubas.

La suite du périple nous conduit vers l’Est et l’Auvergne. Un petit détour sur la route du retour pour rendre visite aux équipes de Dafy à Clermont-Ferrand, notre partenaire pour nos tenues complètes de motos.

Sur les axes secondaires, nous faisons la découverte de villages et châteaux aux architectures extraordinaires, dont les noms nous étaient jusque-là inconnus. Il y a tout d’abord eu la traversée de Condat-sur-Vézère et sa commanderie médiévale ; puis Egletons, petite bourgade où nous réalisons un break pour acheter le journal l’Equipe, boire un Pastis au PMU, tout en pariant sur un canasson à la course de 13h30 au Mont-Saint-Michel ; tout un symbole.

Nous arrivons finalement dans la soirée dans une fromagerie de Saint-Nectaire avec vue sur le Puy de Dôme. L’orage annoncé se faisant menaçant, nous y demandons l’hospitalité pour la nuit ; et c’est sous le hangar des machines que nous obtenons le droit de monter les tentes, après avoir assisté à la traite. Pour être présentable devant les équipes de Dafy, nous optons pour une douche au “bidon.” Ce qui signifie tout simplement une toilette partielle à l’aide du jerricane d’eau posé en hauteur sur un des poteaux de bois qui délimite l’enclos des vaches.

Après un détour par les routes de montagnes, sous une épaisse brume, nous nous garons, en fin de matinée, frigorifiés, devant les bureaux de l’entreprise. Nous sommes accueillis avec un café chaud salvateur, par ce soutien majeur de cette aventure. Clément et Justine nous conduisent ensuite dans les bureaux et entrepôts de l’entreprise, nous présentant chacun de leurs collègues qui ont suivi notre aventure, équipés des vêtements de leur marque. Une superbe opportunité de découvrir d’où venait nos tenues de motos and de donner nos retours sur ces vêtements qui ont bien supporté cette année de voyages qui ne leur a pas laissé de répit. Avant de reprendre la route, nous avons eu une sympathique déjeuner dans leur restaurant récemment ouvert, « Le Daf ».

Après cette escale auvergnate, nous poursuivons notre itinéraire et rejoignons Guéret. Nous y prenons le café chez l’oncle de Marie avant de dîner chez Mariette et Didier, amis de sa famille. Nous y découvrons la spécialité locale, l’étonnant mais pas moins savoureux “pâté de patates”. Le lendemain, nous atteignons la Charente, faisons une pause au Vin d’orge à Angoulême ; un arrêt accompagné d’un brin de nostalgie dans cet ancien repaire d’Emilie, Marie et Julien pendant leurs années d’études. En fin d’après-midi, c’est chez Aurel’ et Margot à Saint Porchaire que nous concluons l’étape du jour, par un dîner dans leur jardin, entre copains. Une fin de journée marquée également par la présentation de leur nouvel investissement ; la Volkswagen Caddy remplaçant la vieille Golf emblématique d’Aurel’.

Notre route du retour passant à proximité de La Rochelle, nous faisons une pause déjeuner dans la cité Blanche pour déjeuner chez Régis, le parrain de Julien, avant de poursuivre notre route vers le Nord en direction de Saint-Mesmin. Après seulement quelques kilomètres, nous sommes rejoints par Brigitte et Louis-Marie qui nous escortent jusqu’en Vendée. Puis à Pouzauges, c’est au tour de Gilles, notre compagnon de route en Asie, de nous rejoindre.

Nous y partageons une bière tous ensemble avant de nous rendre chez Nicolle, la grand-mère de Julien pour le dîner. A notre arrivée, nous sommes invités à la suivre pour ce qui est du traditionnel “tour de potager,” avant de nous servir un verre “d’épine”, l’apéritif historique de Vendée et de nous régaler avec un délicieux dîner.

Le lendemain matin, nous prenons la direction du château de Saint-Mesmin ; nous y avions effectué une séance photo avant notre départ et souhaitons donc réaliser celle du retour. Sur ce trajet, notre voyant moteur s’allume. Après les flashs, nous passons par le garage de Louis-Marie pour un contrôle rapide sur l’ordinateur qui indique une sous alimentation électrique des injecteurs. Nous procédons donc à un nettoyage des cosses électriques, pour rallier la Bretagne sereinement. À la vue de la soudure de réparation sur la fissure du châssis,  Louis-Marie propose de la nettoyer et de la refaire plus proprement avant notre départ. Cette opération n’aurait pris qu’une petite heure, si je n’avais pas remarqué qu’il nous manquait une vis au niveau du pont. Après contrôle, nous constatons quelques complications, puisqu’elle s’est cassée et une partie est restée à l’intérieur. Impossible de l’extraire, il a donc fallu re-percer le pont. Les réparations prenant plus de temps que prévu, nous les suspendons avant leur finalisation, pour nous rendre chez les grands-parents de Marie, pour dîner et passer la nuit. À notre arrivée, sa grand-mère nous remet l’incroyable ouvrage qu’elle a réalisé, qui illustre chaque jour de notre voyage, dont le récit est agrémenté de recherches documentaires et photos qui résument l’ensemble de notre voyage. Nous passons un délicieux moment ensemble avant une nuit de sommeil bien trop courte.

À 6h, le réveil sonne, un début de journée matinal pour terminer la réparation mécanique. Une fois le tout remonté, et après une nouvelle pause syndicale méritée, nous reprenons la route en direction de la Bretagne. Dès les premiers kilomètres le voyant moteur s’allume de nouveau ; nous faisons le choix de poursuivre notre dernière étape sans y prêter une attention particulière.

À Ruffiac, sur le bord de la route, nous reconnaissons les visages de petites frimousses bien connues, Guillaume le frère d’Emilie, avec ses enfants Nohan, Sacha et Théa, nous attendaient à proximité d’une table de pique-nique pour le goûter et quelques bières fraîches.

Bernard, patientait lui à l’un des ronds-points de Ploërmel, au guidon de sa moto, pour nous escorter sur les derniers kilomètres jusqu’à Loyat. Devant la maison, Alice nous attend avec une banderole de Bienvenue. Nous atteignons la maison avec une journée d’avance, sur nos prévisions. Les festivités de fin d’aventures étant organisées le lendemain, nous passons notre dernière nuit sous la tente dans le jardin des parents d’Emilie. La famille et les proches nous retrouvent le jour suivant en début d’après-midi. Au programme de ces retrouvailles palet breton et vendéen, accompagné de bières et de gaufres. Avant de prendre place sous les guirlandes du jardin, nous trinquons tous ensemble au Spritz pour célébrer la fin de ce périple de 37 909 kilomètres au compteur de Karadoc.

Dans un coin de ma tête résonne la chanson de Tonton Georges (Brassens) :

« Heureux qui comme Ulysse
A fait un beau voyage
Heureux qui comme Ulysse
A vu cent paysages
Et puis a retrouvé après
Maintes traversées
Le pays des vertes années
Par un petit matin d’été
Quand le soleil vous chante au cœur
Qu’elle est belle la liberté
La liberté… »


NOS COUPS DE COEUR 
Où manger ?  

Brasserie « Le Daf »
13-15 Rue Denis Papin, 63170 Aubière 

Avec son ambiance de vieux garage, il est bon pour tout motard et pour tout amoureux de bières locales ou de burgers de passer la porte et pénétrer dans cette antre, qui saura vous séduire.

Restaurant « Le Chalet »
Pont de Vitrac, 24250 Domme

Petite guinguette estivale sans prétention, qui met à l’honneur les plats du terroir, le tout dans un cadre magnifique au plus près de la Dordogne.

Où faire une pause ? 

La ferme « Les trois marcassins »
Fraux, 12300 St Parthem

Une petite ferme familiale, avec ses bons produits du terroirs, tous à base de sanglier bien entendu.

Cagnes-sur-Mer – 5 jours – 2 mètres d’altitude

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La Méditerranée ! C’est en longeant sa côte que nous nous approchons de notre dernière frontière, et savourons intérieurement le symbole qu’elle représente au sein de cette aventure. Nous posons fièrement devant le panneau “France” et celui de la ville de Menton, sans pour autant réellement apprécier la mesure de l’évènement. 

Nos premiers kilomètres seront effectués sur l’une des routes emblématiques du pays ; l’extrême sud de la Nationale 7, la célèbre route des vacances. Après avoir traversé la ville aux citrons, nous grimpons sur la corniche jusqu’au village perché d’Eze. Nous y sommes attendus par Patrick, l’oncle de Julien, pour une pause café, accompagnée de melon, de jambon et d’œufs du jardin.

Nous contournons ensuite Nice par l’autoroute. Sur la quatre voies, la circulation est dense. Dans l’accordéon de voitures, les deux side-cars se perdent de vue et empruntent deux sorties différentes pour finalement se retrouver sur la promenade de la plage de Cagnes-sur-Mer, exceptionnellement dépourvue de trafic.

À une centaine de mètres de là, René et Marie-Thé, le grand oncle et la grande tante de Julien, nous accueillent en grandes pompes pour quelques jours de repos. Nous déjeunons à l’abri du soleil sous le parasol, tandis que le ventilateur tourne à plein régime ; Marie-Thé assure le service en chef d’orchestre assurant la continuité sans faille de cette parade de plats.

En milieu d’après-midi, deux journalistes de Nice-Matin nous rendent visite pour une interview avec prise de clichés sur la promenade du bord de mer. Le jeu des questions-réponses durera deux bonnes heures, avec pour la première fois, la difficulté de synthétiser une année de voyage en un lieu coup de cœur et une anecdote marquante alors qu’une multitude de souvenirs nous reviennent en mémoire. La fin d’après-midi sera consacrée à un petit plongeon dans la piscine avant de se rendre, à l’heure du dîner, Chez Carlos, un cuisto portugais spécialiste de la grillade.

La journée du lendemain est consacrée à la découverte de Nice, capitale de la French Riviera. Après avoir longé la Baie des Anges et emprunté sa célèbre promenade des anglais, notre balade débute sur la promenade du Paillon, très animée en ce jour de fortes chaleurs ; de nombreux enfants profitent de son miroir d’eau pour se rafraîchir, sous les regards amusés de leurs parents.

Nous poursuivons notre déambulation en sillonnant le quartier historique de la ville. Nous tombons sous le charme de ses rues colorées, des odeurs de cuisine méditerranéenne qui s’échappent des différents immeubles, et de manière plus générale, de son authenticité et de la convivialité qui y règne.

La journée se termine par un apéritif chez Seb’ le cousin de Marie, sur les hauteurs de l’arrière pays niçois.

Nous profitons d’une nouvelle journée de break pour se lancer, à pied, à l’assaut des “Hauts de Cagnes”. Ce village médiéval est à la fois au cœur de la station balnéaire, et isolé, car perché sur cette colline défendue par son vieux château. Ses petites rues étroites nous enivrent du doux charme du “Sud” tout en offrant de magnifiques points de vues sur la Méditerranée et le Mercantour. Accrochés entre les pierres de plusieurs murs de la vieille ville, des affiches annoncent la présence, ici-même, dans les prochains jours, du championnat du monde de boules carrées.

À notre retour, René nous apprend que ce jeu possède des règles semblables à la pétanque, à la différence que la forme carrée des boules permet de jouer dans les rues étroites et pentues des villages des Alpes. Chaque année, depuis les années 80, la “Montée de la bourgade” et ses rues adjacentes aux pentes oscillant entre 10 et 18 % accueillent cet événement atypique qui fait la part belle au “Bouchin,” le ”Cochonnet” local.

Cette interlude méditerranéenne offre également l’opportunité de regoûter aux joies de l’activité physique. La promenade de la plage et sa large bande d’asphalte réservée aux piétons, offre un cadre privilégié pour la reprise du running. La douce courbe s’étire jusqu’au Cap d’Antibes, passant devant le célèbre hippodrome et la très chic Marina de Villeneuve-Loubet.

L’après-midi est consacrée à la visite de la petite ville de Grasse, berceau de la parfumerie de luxe, située sur les premières hauteurs des Alpes-Maritimes. Ses étroites rues colorées sont l’archétype de l’architecture provençale qui sont agrémentées d’enivrantes odeurs de parfum. Je vous mentirai en vous disant que ce sont ces effluves qui nous ont guidées jusqu’à l’usine Fragonard ; la réputation de la célèbre parfumerie s’exportant bien au-delà des seules rues de la ville. Nous assistons dans ses locaux à une visite guidée expliquant les techniques de réalisation d’un parfum et les évolutions qu’elles ont connues aux cours de siècles. Une visite achevée dans la belle boutique de l’enseigne dans laquelle nous n’avons pas pu résister à quelques emplettes.

Le lendemain matin, sonne comme étant le jour de notre départ. Après avoir savouré les croissants du petit-déjeuner, nous quittons René et Marie-Thé et prenons la route en direction de l’Ouest. Après une journée à arpenter le bitume, nous dépassons l’agglomération Marseillaise et faisons étape pour la nuit à La Fare-les-Oliviers, à proximité de l’étang de Berre. Nous plantons la tente sur la propriété d’une savonnerie familiale, la « Perle de Provence ». Fred, l’artisan savonnier nous y accueille chaleureusement. Nous échangeons avec lui de longues minutes sur sa passion du savon mais aussi du culte qu’il voue aux motos Ducati.

Après une nuit au milieu des champs d’oliviers, nous poursuivons notre itinéraire vers le Nord-Ouest, passant Nîmes puis Alès, avant la traversée des Cévennes. Une région que j’étais précédemment incapable de situer sur une carte, tout comme la Lozère et l’Aveyron, les deux départements suivants sur notre route.


NOS COUPS DE COEUR

Où faire une pause ? 

Savonnerie « Perle de Provence »
D10 Le Vieux Mas, 13680 Lançon-Provence

Un cœur sur la main et la passion pour les choses bien faites. Pas de secrets, que des beaux et bons produits à base d’olive, sous lesquels vous aurez la possibilité de dormir, si vous en avez le temps…

Sur les routes italiennes

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Après l’humidité des montagnes du Tyrol, nos premiers kilomètres sur les routes italiennes marquent le retour du soleil. Comme du côté autrichien, de nombreux châteaux accrochés à d’imposants promontoires, se succèdent tout au long de la traversée de la vallée d’Isarco qui nous conduit vers les plaines de Vérone.

La région du Trentin-Haut-Adige est également riche de paysages grandioses, formés par les vastes étendues de ses terres agricoles, la verticalité de ses campaniles et en arrière-plan, les majestueux sommets enneigés des Alpes.

Sur les versants des rivières, des vergers sont cultivés depuis de nombreux siècles. Mais la pomme n’est pas le seul fruit cultivé dans cette région, qui fait également la part belle au raisin. Malgré sa réputation de terre “rude”, cette région est renommée pour ses vignobles en terrasse qui donnent naissance à des vins blanc et rouge de qualité.

Passé la ville de Bolzano, nous empruntons une jolie route de montagnes. Les cyclistes affrontent vaillamment les 17 lacets de l’ascension qui permettent d’atteindre le “Passo della Mendola » ; tandis qu’à contre-sens, leurs camarades sont lancés dans la descente, tels des acrobates.

En haut de ce col, une jolie vue s’offre à nous sur l’ensemble de la vallée. Le temps d’une photo et nous voilà remis en selle pour poursuivre notre itinéraire vers le sud. La route de cet axe secondaire longe de petits étangs, emprunte de jolis ponts de pierre, et traverse des villages où se succèdent de belles propriétés montagnardes ; avant d’atteindre les rives du lac de Garde.

À Flero, dans la banlieue de Brescia, nous faisons étape au siège de Givi, l’un de nos premiers partenaires à nous avoir fait confiance lors de la préparation de ce voyage ; nous nommant l’un des ambassadeurs de la marque. Arrivés sous les flashs des photographes, sur le parking de l’entreprise, nous sommes accueillis à bras ouverts par Simona, notre interlocutrice en tant que responsable des partenariats Givi Explorer ; rapidement rejoint par Antonio, l’une des figures clés de la marque. À notre entrée dans le bâtiment  “Marketing-Direction,” un écran est installé et l’une de nos photos y est projetée accompagnée de quelques mots de bienvenue.

S’ensuit une visite des chaines de production des valises et top-cases. Dans ces hangars, tout est très automatisé, donnant l’impression que des robots dansent dans des cages. La matinée se termine par une présentation du show-room et des bureaux R&D. Pendant que nous accordons notre attention aux paroles d’Antonio, un de ses collègues répare nos casques et change nos mousses de protection. À midi, nous sommes invités par Antonio à déjeuner dans un joli restaurant à quelques kilomètres de là. À table, la discussion est moins professionnelle et plus personnelle, dérivant sur le voyage et sa philosophie.

En début d’après-midi, nous quittons Givi pour nous mettre en quête de l’huile moteur de la prochaine vidange, et de roulements pour la roue du panier. C’est dans un petit « boui-boui » spécialisé dans la mécanique pour scooters que nous trouvons l’huile. Mais impossible de mettre la main sur les roulements. Sur les conseils de l’un des vendeurs, nous nous dirigeons vers une grande enseigne pour les professionnels de la mécanique. Lorsque nous présentons notre situation au patron, ce dernier comme, nous aurions pu le préméditer, nous indique de ne pas vendre aux particuliers. Mais après négociation et encore une fois, grâce au capital sympathie de nos bolides, il fera une exception à ces principes, nous vendant les roulements recherchés, “sous le tapis.”

Une journée de notre étape à Canzo est donc consacrée à la révision mécanique de nos fidèles destriers. Dans la petite cour de la propriété, nous entamons notre journée dès 9h, avec au programme, ce qui devrait être la dernière vidange du voyage, le réglage des soupapes et le changement de roulements. Alors que la journée se présentait sous les meilleurs auspices et que notre planning semblait tenir dans les délais estimés ;  au moment de vérifier et nettoyer les bougies de Perceval, Julien se rend compte de la présence d’un peu d’huile dans les cylindres. Par précaution, il nous faut prolonger la session mécanique et entamer la vérification de l’ensemble du cylindre gauche. Une fois démonté, Julien constate la présence de traces d’usure ; mais Louis-Marie, joint par téléphone, se veut rassurant et estime que cela tiendra jusqu’à notre retour en France. Il est 20h quand vient le temps de nous laver les mains pour savourer le Spritz de fin de journée.

Le lendemain, la dernière journée sur les routes italiennes nous attend. Nous traversons la jolie région vallonnée de la province d’Asti, enjambant le célèbre Po, avant de grimper sur des collines bordées de vignes et de rejoindre la rivière Tanaro. Sa vallée nous conduit jusqu’à la côte méditerranéenne qu’il nous suffit de suivre pour atteindre Menton et la frontière française.

Baignade dans les lacs italiens

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Une météo estivale, un paysage d’aquarelle, une eau d’un bleu saphir envoûtant… Vous l’aurez compris, il m’était impossible de résister à l’appel de la baignade dans le lac de Côme !

Après une agréable promenade sur son “Lungolago”, nous nous installons à l’ombre du grand pin du Parc Civique Teresio Olivelli dans le village de Tremezzo.

Une fois le maillot de bain enfilé, je me dirige avec impatience vers l’escalier gothique, dont les marches viennent effleurer la surface du lac. Une à une je les descends avec une certaine délicatesse avant de venir poser le premier pied dans le fond du lac. L’eau est transparente. Quand habituellement je prends plaisir à enchaîner les mouvements de crawl sur un rythme à trois temps, cette fois-ci je savoure la beauté des lieux en exécutant de lents mouvements de brasse, tête hors de l’eau. Autour de moi le panorama est magnifique, les montagnes semblent, elles aussi, venir plonger dans le lac, tandis que la vue depuis son cœur permet d’apprécier les villas qui nous entourent.

Malgré le romantisme des lieux, je ne suis pas seul. Autour de moi, de nombreux jeunes italiens sont également venus se rafraîchir. Une nouvelle histoire d’amour débutera peut-être à la suite de ces après-midi entre amis ; inspirée par la scène du premier baiser entre Anakin et la princesse Amidala échangé dans la villa Balbianello, qui fait face au parc. Elle viendra alors compléter les nombreux récits contés par les poètes et les écrivains, faisant du lac de Côme, le théâtre des plus grandes romances.

Un cygne s’approche me rappelant à la réalité, et sonnant par la même occasion la fin de la baignade. Je me rapproche donc du rivage, monte les premières marches avant d’apprécier, à hauteur de la 5e, la présence d’une petite douche pour me rincer.

Canzo – 7 jours – 402 mètres d’altitude

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Nous arrivons en avance dans la petite ville de Canzo. Il nous faut patienter avant de rencontrer la propriétaire de l’appartement que nous avons loué. Pour passer le temps, nous faisons quelques courses. À notre sortie du supermarché, un violent orage s’abat sur nous ; les sirènes de la ville retentissent. Nous trouvons refuge sous l’appentis de déchargement du magasin. La propriétaire nous y retrouve pour nous remettre les clés de son appartement.

En fin d’après-midi, la pluie a cessé lorsque nous enfourchons de nouveau nos sides-cars pour aller chercher Alice et Bernard, les parents d’Emilie, à l’aéroport de Milan-Malpensa. Leur arrivée se fera avec un retard de 45 min à la suite des intempéries, mais qu’importe, quel plaisir de les retrouver (même si ces retrouvailles marquent un peu plus la fin du voyage) ! À notre retour à Canzo vers 23h, la journée se terminera par un petit apéro dinatoire arrosé de bières Moretti.

Après avoir savouré une « vraie » grasse matinée, nous montons dans la voiture 7 places, louée la veille à l’aéroport, et partons ainsi ensemble à la découverte du lac de Côme et de ses trésors. Dans son écrin alpin, lové entre les montagnes, son Y inversé est bordé de villages colorés et d’impressionnantes villas. Cette grande étendue bleue saphir attire la beauté pour l’accumuler sur ses rives. La grâce de la nature ayant attiré les faveurs des ducs et des rois qui y ont à leur tour édifiés des monuments splendides.

Notre escapade débute par une balade dans le petit village de Bellagio, situé à l’intersection des trois branches du lac. Après avoir trouvé, avec un peu de chance, une place de parking gratuite à proximité de son cœur historique, nous commençons notre visite par le quartier Pescallo et sa petite plage. Le soleil se reflète dans son eau d’un bleu intense et scintille sur les vaguelettes du lac, formées par le petit vent qui agite sa surface.

Ancien quartier de pêcheurs, nous pouvons observer dans sa petite anse, patientant sagement au mouillage d’une bouée, le premier bateau Riva, ce mythique canot en lattes de bois vernissées, si révélateur du luxe à l’italienne.

Nous poursuivons notre promenade dans les petites rues piétonnes et touristiques de la ville. Toutes ses maisons colorées, ses nombreux escaliers de pierre et ses multiples ruelles font de Bellagio un véritable décor de cinéma. Au détour de l’une d’elles nous arrivons devant la basilique San Giacomo, avant de rejoindre la pointe Spartivento. Sur la Piazza Mazzini, les ferrys font sans cesse la navette d’une rive à l’autre, assurant une effervescence continue sur cette ancienne place du marché.

Après avoir trouvé de quoi agrémenter nos sandwichs dans une petite épicerie fine, nous les savourons sur la digue le long du lac. Nous poursuivons ensuite notre déambulation jusqu’au village de San Giovanni. Sur la petite place de ce joli port, de vieux italiens jouent aux cartes. À 16h, les cloches de l’église résonnent dans ses petites rues ; sur l’une des devantures de maison sont accrochés des vélos ; chacun ayant sa thématique, allant du pompier au fleuriste en passant par le menuisier.

En fin d’après-midi nous nous rendons dans le village de Rezzago. Dans la journée, intrigué par une pancarte en cartons aux allures de support publicitaire de cirque ; nous décidons de grimper dans ce village pour participer à la fête de la bière locale. Nous nous garons à l’entrée du village et montons dans les petites rues jusqu’à l’église. Tout semble très calme et rien ne laisse penser qu’il connaît ce jour-là son évènement le plus festif de l’année. C’est finalement un homme promenant son chien qui nous indiquera le lieu de la fête. À son entrée, est exposée une vieille fiat 500 joliment restaurée. Sur place, c’est un autre habitant qui nous prend sous son aile et nous aide à prendre notre commande. Et c’est avec une choppe de 1 litre par couple accompagnée d’une petite barquette de frites que nous nous installons sur une table sous le barnum principal. Nous partageons, dans cette jolie fête de village populaire et dénuée de tout touriste, un joli moment. En arrière plan, sur la petite scène installée pour l’occasion, la célébrité locale, joue quelques notes classiques de la variété italienne.

Le lendemain, la grasse matinée a été légèrement raccourcie pour nous rendre sur la rive Ouest du lac. Sur les coups de 10h, “l’Espace” quitte son petit parking privé, coupe à travers les collines et rejoint le lac à hauteur de la ville de Côme. La route longe ses rives. La circulation y est importante en cette période estivale. Il nous faut donc nous armer de patience.

Nous atteignons finalement le village de Lenno, lieu de départ de notre promenade du jour. Après quelques manœuvres dans ses petites rues escarpées, l’Espace finit par se faufiler sur place de parking. Nous entamons notre marche en longeant un petit cours d’eau au milieu des rues du village. Nous atteignons sa place principale, qui s’ouvre sur la baie du même nom. Sur l’eau, c’est l’effervescence, des avirons enchaînent les allers-retours devant la digue, s’affrontant lors de courses endiablées. La marche jusqu’au village de Tremezzo, monte sur les hauteurs et emprunte la “GreenWay” jusqu’au parc civique Teresio Olivelli, où nous faisons une halte pique-nique à l’ombre d’un grand pin. En chemin, nous apercevons de nombreuses jolies villas, avec leurs garages à bateaux et les marches qui descendent jusqu’aux abords du lac. À Tremezzo, c’est le Grand Hôtel et la majestueuse Villa Carlotta qui auront les faveurs de nos appareils photos. De retour à Lenno, nous savourons une glace artisanale sur la cale de la baie, pour célébrer la fin de cette promenade.

Milan est au programme de la journée suivante. Il nous faut donc mettre un réveil, pour attraper le train de 9h30 en gare de Asso-Canzo qui dessert celle de Milan Nord Cadorna, une heure et demie plus tard.

Nos pérégrinations débutent sagement par la traversée du château médiéval des Sforza ; du nom de cette famille qui régnait sur la ville au Moyen-Âge, succédant à la famille Visconti qui initia sa construction. Bien que d’extérieur son architecture soit austère et imposante, de par sa vocation initiale de bâtiment de défense ; il n’en reste pas moins raffiné, une fois que l’on pénètre à l’intérieur de ses remparts, où ses cours sont décorées de petites colonnes et ses murs ornés de différents motifs.

Nous pénétrons ensuite dans le cœur de Milan, nous laissant charmer par ses immeubles colorés, ses balcons en fer forgé et ses vieux tramways vintages. Nous atteignons la place de la Scala, le célèbre théâtre d’opéra, dont nous nous étonnons de l’architecture si discrète au vu de la renommée du bâtiment et en comparaison à ses homologues de Paris et Londres.

Nous nous dirigeons ensuite vers la Galleria Vittorio Emanuele II, véritable poumon de la vie Fashionista milanaise. Cette galerie commerçante accueille sous deux arcades perpendiculaires recouvertes de verrières, les enseignes de prêt-à-porter les plus réputées. Le sol est lui recouvert de mosaïques aux couleurs variées, avec en son centre la représentation d’un taureau rugissant, facilitateurs des vœux les plus extravagants.

En guise de pause déjeuner, nous découvrons les panzerotti, spécialité culinaire locale qui ressemble à s’y méprendre à de petites pizza calzone ; avant de s’aventurer sur la vaste Piazza del Duomo où trône la majestueuse Cathédrale Blanche à la finesse architecturale éblouissante.

Nos déambulations dans la ville se terminent en fin d’après-midi dans le quartier du Naviglio Grande et ses jolis canaux enjambées par de vieux ponts de pierres. C’est dans l’un de ces bars qui bordent l’eau, que nous succombons à l’appel de l’aperitivo, tradition milanaise par excellence.

C’est le ventre lourd que nous reprenons la direction de la gare pour attraper le train de 21h08, qui nous ramène tranquillement à Canzo.

Parce que le lac de Côme n’a pas fini de nous délivrer tous ses secrets, nous partons le lendemain à la découverte de la rive Est du lac de Côme. Après la ville de Lecco, une suite de tunnels occulte la vue sur le lac. Mais passé le village de Mandello, nous bifurquons sur la Via Roma, qui elle, longe ses rives. Nous nous stationnons au village de Fiumelatte et ses petites rues étroites, surplombées de jolies demeures au-dessus de l’eau.

La visite de Varenna débute par sa place principale, la Piazza San Giorgio avant de se perdre dans les petites rues qui bordent le lac, jusqu’à l’embarcadère, de l’autre côté de la pointe. Une nouvelle fois nous tombons sous le charme des couleurs de ses villas, et la paisible et romantique atmosphère qui y règne ; et ce malgré une saison touristique qui bat son plein. L’orage approchant, nous regagnons la voiture, sous les premières gouttes de pluie.

La soirée, est ce jour-là particulière puisque nous célébrons l’anniversaire d’Emilie, dans un des restaurants de la ville.

Bergame, est la destination du jour suivant. La particularité de la commune est d’être scindée en deux parties distinctes, une ville moderne, la Città Bassa, qui se situe au pied d’un cœur médiéval, la Città Alta entourée, elle, d’une enceinte fortifiée. Perchée sur son piton rocheux, la citadelle ouvre ses portes après une belle série d’escaliers dans de petites ruelles pavées et pentues. Au cœur de la forteresse, la Piazza Vecchia est entourée d’imposants palais dont le Palazzo Nuovo, qui héberge aujourd’hui la bibliothèque et le vieux bâtiment du Palazzo della Regione. Sous les arcades de ce dernier se trouve un vieux calendrier solaire, près duquel nous dégustons en guise de déjeuner les pizzas achetées dans une rue adjacente. À sa droite, la Torre Civica, également appelée “Campanone”, abrite la plus grosse cloche de Lombardie, qui jadis prévenait chaque soir les habitants de l’imminente fermeture des portes de la forteresse.

Derrière la Piazza Vecchia, la belle façade de la chapelle Colleoni, nous émerveille avant que nous entrions dans la basilique di Santa Maria Maggiore, riche d’ornements et de vieilles tapisseries. Notre déambulation dans les petites rues pavées se poursuit en traversant les places des différents marchés (chaussures, poissons, foin, etc.) jusqu’au bastion de la forteresse Rocca. C’est finalement juste avant le retour de la pluie que nous redescendons de la vieille ville et regagnons la voiture.

Notre dernière journée à Canzo, sera consacrée à la révision mécanique de bolides, avant que nous ne reprenions la suite de notre périple vers la France. Il nous faut rendre les clés de notre demeure aux propriétaires, puis reconduire Alice et Bernard vers l’aéroport de Milan et son terminal des départs. Une fois certains qu’ils aient pu passer la douane et fait les derniers signes de la main au travers de la vitre ; nous remontons sur les motos pour poursuivre notre route vers le sud. Nous contournons Novare et rejoignons la jolie région vallonnée de la province d’Asti. À hauteur du village de Pianchiosso, au bout d’un petit chemin qui longe la rivière, nous nous enfonçons entre les arbres jusqu’à atteindre une petite clairière. Nous y montons notre dernier campement avant la France.


NOS COUPS DE COEUR
Où faire une pause ?

 

La Fabbrica del Gelato
Piazza 11 Febbraio , Lenno

Une adresse de délicieuses glaces artisanales à savourer avec vue sur la baie de Lenno et le lac de Côme.

Où manger ? 

 

Panzerotteria « Il Priscio »
Via Santa Tecla, 5, Milan

Parce qu’une journée à arpenter les rues de Milan, ça creuse ; la découverte des Panzerotti, est la solution, et Il Prisco, la bonne adresse. Avec cette seule spécialité à la carte, vous ne pourrez tergiverser. A deux pas de la cathédrale, cette adresse ne présente que des atouts.

Vérone – 7 jours – 59 mètres d’altitude

English version available here.


Notre entrée en Italie se fait par le col de Brenner. Bien que nous ayons traversé cette ligne de démarcation, la région reste très marquée par les influences autrichiennes. Toujours accompagnés du Vito, avec à son bord la petite troupe familiale, nous effectuons une pause “goûter” à Vipiteno, ville la plus septentrionale du pays. Nous déambulons dans sa rue principale appelée Via Citta Nuova, bordée par d’imposants immeubles au style Renaissance. À son extrémité, nous passons sous la Torre delle Dodici et son clocher de 46 mètres de haut. Cette tour fait, depuis 1472, le trait d’union entre la nouvelle et la vieille ville. Sur la place principale, nous nous réfugions sous les parasols d’un café, qui aujourd’hui occupent davantage une fonction de parapluie, pour commander notre premier espresso ristretto.

À la sortie de la ville, nous nous mettons en quête du spot de camping sauvage pour la nuit. Au vu de la météo, nous demandons aux agriculteurs locaux de pouvoir nous réfugier sous l’un de leur hangars, mais essuyons refus sur refus. Sur les hauteurs derrière le village de Mules, nous obtenons  finalement le droit, après de rudes négociations, de monter le camp dans un garage en construction sous un terrain de sport.

Comme à l’accoutumée, la fin de journée est célébrée par un apéritif qui ce soir met à l’honneur une boisson du Sud : le pastis Henri Bardouin pour apporter un peu de soleil après cette journée humide. En guise de dîner, nous partageons avec la petite famille une boîte de “survie” offerte par Katadyn avant notre départ. Elle aura fait, à quelques kilomètres près, l’intégralité du voyage dans le coffre d’un des side-cars. Pour ceux qui s’interrogent sur la qualité gustative de ces plats ; nous avons été surpris ! On ne peut pas dire que l’on retrouve toutes les douces saveurs du “Risotto de boeuf sauce Balkan” sans en lire l’étiquette ; pour autant, ce plat chaud nous réconforte après la journée éprouvante que nous venons de passer.

Au réveil le lendemain, à tour de rôle, chaque membre de la petite troupe se rend à la rivière en contrebas du campement pour s’y débarbouiller, dans l’eau fraîche qui descend de la montagne.

Tout beau, tout propre, nous poursuivons notre descente vers le sud et la ville de Bolzano, en longeant la rivière Isarco. Dans le panier, c’est Zack, le neveu de Julien, qui occupe le poste de singe.

Redescendu dans la vallée, nous nous mettons en quête d’un camping à proximité du Lac Caldaro ; mais aucun d’entre eux ne présente des prestations qui répondent à nos critères de prix serrés tout en demandant un large espace pouvant accueillir les 3 véhicules et les 8 personnes de l’équipage. Nous décidons donc de changer de stratégie et optons pour un retour dans les montagnes. Nous grimpons jusqu’au “Passo dela Mendola”, où nous profitons du point de vue sur la vallée, avant de poursuivre notre route jusqu’au village alpestre de Romeno.

Nous y passons l’après-midi sur une grande plaine agrémentée d’une aire de jeux. Une belle interlude dans notre périple lors de laquelle, avec les enfants, nous nous adonnons à des parties de Quixx, de Yams et décrochons les skateboards des side-cars pour s’offrir une petite session “ride” des plus agréables.

Le lendemain, nous reprenons la route et mettons le cap sur le Lac de Garde. En chemin, nous effectuons un arrêt à l’Azienda Agricola Fontanel dans le petit village de Fiave, sur les hauteurs avant le lac. Le jeune fromager interrompt sa ricotta pour nous faire découvrir ses trésors. Nous fondons sous le charme de sa tomme fraîche et de son bleu.

Alors que nous entamons notre descente vers Riva del Garda, nous pouvons apprécier la vue sur le lac, à la fois coincé entre les montagnes, tout en s’étirant jusqu’à l’horizon.

Une fois sur ses berges, nous longeons sa côte est et nous nous offrons une halte “baignade” sur un petit espace arboré en bordure de route à hauteur du village de Porto. Ses eaux sont claires et rafraîchissantes. Au sol de petits galets viennent rouler sous les pieds, jouant avec notre équilibre. Mais rapidement nous perdons pied, le lac atteignant par endroit les 300 m de profondeur. Après quelques brasses, les abysses nous hypnotisent.

Nous grimpons ensuite sur les hauteurs du village de Bardolino et optons pour une jolie clairière à proximité du monastère Enero San Giorgio, pour monter les tentes.

Réveil le lendemain au petit matin, avec un pliage express du campement avant de prendre la route pour rejoindre Vérone. Un début de journée sur un rythme soutenu qui nous permet ainsi d’éviter le trafic de l’agglomération. Le trajet s’effectue finalement sans la moindre encombre. Nous nous stationnions sur le parking du stade de football du Hellas Vérone pour entamer notre visite de la ville à pied. On dit que s’y balader c’est faire un voyage dans le temps. Et cela débute par le passage de la porte Palio et le parc des anciennes fortifications qui marque notre entrée dans la ville historique. Le moins que l’on puisse dire c’est que Vérone conserve l’héritage des différentes périodes de son glorieux passé. Les vestiges romains y côtoient les bâtiments de la Renaissance dans une alchimie étonnante, qui en aucun cas ne vient perturber ses habitants qui se rendent sur leur lieu de travail. Notre déambulation se poursuit sur la place centrale nommée Piazza Bra où trône, en son centre, de majestueuses arènes romaines.

Au détour d’une rue, nous entrons dans la petite cour du balcon de Juliette au pied duquel Roméo aurait récité sa tirade ; puis traversons la Piazza delle Erbe qui s’étire au pied de la tour de Lamberti.

La promenade se poursuit sur la place de l’ancien marché aux herbes, où sont aujourd’hui installées de nombreuses petites cabanes à souvenirs. Sur la droite de cet ancien poumon économique se situe la Piazza dei Signori ; véritable centre politique de la ville à la Renaissance, encadrée des Palais du Tribunal, “del Podesta” et le Loggia di Fra Giocondo.

Nous rejoignons ensuite par les petites rues, les rives du fleuve Adige, le long duquel nous prenons notre petit-déjeuner composé de focaccia, croissants et cafés. Après avoir traversé le Ponte Pietra, nous concluons nos pérégrinations en passant au pied du Duomo de la cathédrale Di Santa Matricolare, en traversant le Castelvecchio et en prenant la pause sur le pont Scaligero.

De retour sur le parking du stade, dernier pique-nique tous ensemble avant que le Vito ne reprenne la direction de la France.

De notre côté, nous prenons la direction de Brescia et nous nous mettons en quête d’un spot de camping sauvage dans les montagnes, sur les hauteurs derrière la ville.

Après le village de Serle, nous empruntons une petite route sans issues ; depuis leur terrasses, de nombreuses personnes âgées nous regardent passer. Nous grimpons jusqu’à une jolie aire de pique-nique, à proximité d’une étable avec ânes et chevaux. A 21h, alors que nous entamons la fin du repas, une musique retentit depuis la maison derrière l’étable ; serait-ce pour endormir les animaux ? Elle diffuse en tout cas trois chants religieux italiens avant de s’éteindre. Au moment de se coucher, une voiture vient perturber notre tranquillité en nous éclairant de ses pleins phares avant de repartir ;  laissant pour seul bruit aux alentours, les vaches et leurs cloches.

Au programme de la journée suivante, nous nous rendons dans l’agglomération de Brescia, et plus précisément la ville de Flero, où se situent les locaux de l’entreprise Givi. Lors de la préparation de notre voyage, l’entreprise a été l’une des premières à nous soutenir, nous proposant de devenir ses ambassadeurs sur les routes du monde. Nous passons la journée en compagnie de Simona et Antonio, cadres de l’entreprise, qui nous convient à une visite des locaux de production et de R&D.

Après une journée dans les allées des entrepôts, nous avons longé le Lac d’Iseo, aperçu de courts instants entre les différents tunnels. C’est finalement sur les rives du lac Endine que nous bivouacons. Ce ne fut pas simple de trouver un spot abrité des regards ; nous avons bien demandé à un groupe de Scouts Allemands de nous joindre à eux, mais après une première approche plutôt positive, ils finiront par refuser par peur de représailles de la part de la mairie qui les accueille. C’est donc finalement sur une aire de pêche que nous montons le campement. À 21h, le bar sur l’autre côté de la rive fait cracher sa sono pour un anniversaire ; s’ensuit un feu d’artifices sur les coups de 23h.

A 5h, un orage vient troubler la fin de la nuit. Nous plions les tentes encore mouillées, vers 7h, entre deux importantes averses. Nous prenons alors la direction de Canzo, petite ville à proximité du Lac de Côme. Nous y faisons étape quelques jours pour l’anniversaire d’Emilie.


NOTRE COUP DE COEUR
Où faire une pause ?

Fromagerie  » Azienda Agricola Fontanel »
Via 3 Novembre, 111, Fiave

Une charmante petite ferme perdue au cœur des montagnes du Trentin. Un accueil chaleureux et des fromages à tomber, il n’y a pas d’excuse pour ne pas s’y arrêter.