Expériences Équatoriennes

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Attraper le bus à la volée sur le bord de la route

En Équateur, la voiture est un luxe et la majorité des déplacements, si la distance ne permet pas de le faire à pieds, se fait en bus. Sur le bord de la route, régulièrement des personnes attendent le passage d’un “collectivo” pour se rendre dans la ville la plus proche.

A Cayembe, nous avons accompagné Fernando et Leydi au supermarché. Celui-ci ci se trouvant à une petite dizaine de kilomètres nous avons donc rejoint la route principale et patienté trois minutes avant de tendre le bras à l’arrivée du premier bus. Cet autocar de 53 places se rendait à Ibarra à 150kms de là, mais il n’a pas hésité à s’arrêter dans cette descente, au milieu de nulle part et à 10km de Cayembe ; pour nous faire monter et nous permettre d’atteindre la ville en échange de quelques centimes de dollars américains par passager.

Monter à la volée dans un bus équatorien n’est pas de tout repos. Le bus ne s’arrête pas plus de 20 secondes, et à peine le pied du dernier passager posé sur la première marche, il reprend sa route. Il faut alors atteindre un siège libre rapidement ; un véritable exercice d’équilibriste ! Pour t’aider à trouver ton chemin les néons fluos éclairent le couloir et les sièges. Décoration appréciée des chauffeurs, ils éclairent aussi le pare-brise et la cabine du chauffeur.

Pour descendre “même combat” : après le signal de Leydi, nous nous précipitons vers la sortie pour ne pas nous retrouver de nouveau à Ibarra !

Assister à une partie d’Equa-Volley

L’Equa-Volley est un sport inspiré du Volleyball dont les règles ont été légèrement modifiées. Le filet est en effet plus haut qu’en volley, et les équipes ne sont composées que de trois joueurs.

L’Equa-Volley est pratiqué à tous les coins de rue et concurrence de près le football avec l’espoir de devenir la première pratique sportive du pays.

Un soir au guidon de l’Ural, après quelques courses au supermarché, nous nous sommes arrêtés à un feu rouge. À quelques mètres, une foule importante s’était réunie et criait à tue-tête. Intrigués, nous nous sommes rapprochés. Sur cette petite place sans charme, une partie d’Equa-volley était en cours. Ce sport donne lieu à des parties passionnées. Sur le bord du terrain, la foule est nombreuse et n’hésite pas à parier un petit billet sur le futur vainqueur. Ce qui accroît la ferveur des supporters.

 

Manger du cochon d’inde 

Il y a des traditions culinaires que l’on goûte sans une hésitation et d’autres qui font un petit peu plus réfléchir. En nous promenant dans le centre ville de Baños, nous sommes passés une première fois près du marché et avions repéré ces deux cantines populaires, l’une à côté de l’autre. Chacune d’entre elles avait sorti le barbecue sur le parvis du restaurant ; et faisait dorer l’une des spécialités culinaires de l’Équateur : le cochon d’inde.

Au deuxième passage, nous avons finalement craqué et pris place sur quatre chaises en plastique dans un coin de cette grande salle à manger au milieu de familles venues partager un moment convivial. Servi entier dans une assiette accompagné de frites et d’une Colada Morada, une boisson à base de jus de maïs noir ; “le Cuy” (qui se prononce ici “couille”) à un petit goût de poulet avec de petits os ressemblant à ceux du lapin.

Le repas se termine avant de régler la “cuenta” qui s’élève à trois dollars par personne. Nous remercions la chef cuistot et nous nous mettons en route pour une petite marche digestive.

Rencontres Équatoriennes

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Juan et son combi Volkswagen

À notre arrivée au camping Summerwind à Ibarra, nous montons les tentes à côté du beau combi Volkswagen de Juan.

La timidité de part et d’autre des campements a ralenti les premiers échanges, qui n’aboutissaient qu’à de cordiaux “bonjour” ou “bon appétit”. Mais une semaine à partager le camping, sa cuisine et sa terrasse, on finit par apprendre à se connaître ! Juan est un programmateur informaticien de Medellín en Colombie. Il a décidé de poursuivre son activité professionnelle à travers le monde. Il parcourt ainsi les kilomètres au volant de son combi avant de s’arrêter quelques jours lorsqu’un camping agréable se présente, pour travailler sur la programmation de sites web.

Un soir après une journée mécanique, nous partageons avec lui une cervezita autour d’une partie de “Pérudo.” C’est à ce moment-là que nous nous sommes rendu compte qu’il n’était pas simple d’expliquer les règles de ce jeu de société en espagnol ! Une fois lancé, les parties s’enchaînent, les coups de bluff se succèdent ; les sourires sont sur toutes les lèvres.

Après une semaine de cohabitation, les side-cars sont prêts à retrouver le bitume équatorien. Nous quittons Juan et son combi pour poursuivre l’aventure vers la ligne de l’Équateur

Leydi, Fernando et Valentin

Arrivés par hasard au camping de la Mitad del Mundo, après une journée de route, nous sommes accueillis par Valentin, son fils Fernando et Leydi. Le camping n’a rien d’un camping traditionnel, les grands emplacements sous les pins dans le sud-ouest de la France ont laissé la place au beau petit jardin de la famille. Après avoir monté le campement, Fernando nous présente son projet de créer des classes d’espagnol et de transmettre aux voyageurs la culture de ses ancêtres, au travers de l’astronomie, de leurs croyances et de la culture culinaire. Après avoir fait le tour de la propriété, nous poursuivons la discussion autour de bizcochos (biscuits locaux) et du “Queso de hoja” (un fromage frais servi dans une feuille).

Le lendemain, nous sommes invités à accompagner Selinda, pour grimper sur les hauteurs de la colline, récolter la sève d’agave qui une fois fermentée donnera du Guarango, une boisson alcoolisée au goût étrange.

Nous devions initialement repartir après cette récolte, mais avons finalement trouvé de biens meilleures occupations en restant ici.

Accompagné de Fernando, Julien part en mission pour trouver une cale pour l’une des soupapes de l’un des sides-cars. Pendant ce temps-là, nous nous lançons dans la réalisation d’une quiche et d’une tarte tatin pour faire découvrir un petit peu de cuisine française à nos hôtes. De leur côté, Valentin, Fernando et Leydi nous font la surprise de nous préparer un poulet à la Pachamanca. Cette recette, issue de leurs ancêtres, consiste à cuire un poulet mijoté avec des légumes dans un plat déposé dans un trou dans lequel se trouvent des pierres de lave incandescentes. Il est ensuite recouvert d’une plaque, elle-même recouverte de terre pour conserver la chaleur. Une heure plus tard nous passons à table. Un menu entrée-plat-dessert digne des repas de familles franco-équatoriennes ! Nous partageons de nouveau un très beau moment avec l’ensemble de la famille. Le lendemain matin, pour le petit déjeuner, Leydi nous délivre ses secrets pour réaliser de véritables « Empanadas au Queso. » Le plus important à retenir c’est que « tout est dans la décoration ! » Nous passons là encore un repas convivial sous le soleil autour de la table de jardin.

Mais voilà toute bonne chose à une fin et le moment des adieux arrive lorsque Fernando doit partir pour enseigner l’anglais au collège de Cayambe. Les dernières photos sont prises avant d’enfourcher les motos et de quitter le chemin sous le bruit des klaxons.

Sur les routes Équatoriennes

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Passé le pont qui marque la séparation entre la Colombie et l’Équateur, les side-cars foulent pour la première fois le bitume équatorien. Dès les premiers kilomètres et jusqu’au sud du pays, les motos se régaleront sur cet asphalte lisse et sans pièges. À noter que cet excellent revêtement se trouve aussi bien sur la Panaméricaine que sur les routes secondaires permettant d’atteindre les différents volcans.

Contrairement à la Colombie, les autoroutes équatoriennes ne sont pas gérées par des entreprises privées mais par l’État. A chacun des péages nous payons la modique somme de 20 centimes de dollars américains.

En comparaison du précédent pays qu’est la Colombie, la gestion des déchets est une préoccupation importante pour le pays. Dès les premiers kilomètres nous constatons qu’il y a moins de déchets à joncher le bas-côté des routes. Les poubelles sont plus présentes aux péages et dans les stations-services où il existe même parfois des poubelles de tri aux couleurs similaires à celles que nous connaissons en Europe.

L’État a également réalisé une grosse campagne de sensibilisation en disposant sur le bord des routes de nombreux panneaux de signalisation faisant la promotion de la protection de la nature avec des slogans tels que “Les arbres sont les poumons de notre terre : protégez les !”

Pour ce qui est de l’essence nous n’avons pas rencontré de difficultés particulières. Nous avons poursuivi notre habitude de nous faire servir et avons continué nos conversions de galons en litres pour estimer les prix. L’essence y est un petit peu plus chère qu’en Colombie mais nous ne dépassons jamais les 1,20€/litre.

En revanche après avoir dépassé la ville de Puyo, en longeant l’orée de la forêt amazonienne et avant de rejoindre la petite ville de Sucua, nous avons dû utiliser un de nos bidons d’essence. Nous nous sommes fait surprendre par le fait que pendant les 100 kilomètres de lignes droites qui longent la forêt, nous n’avons pas trouvé une seule goutte d’essence.

En Équateur, nous avons été surpris par le nombre de personnes portant au quotidien les habits traditionnels. N’ayant pas les moyens de posséder une voiture personnelle, régulièrement sur le bord de la route nous pouvons apercevoir des locaux attendant patiemment avec leur baluchon l’arrivée d’un bus qui les conduira dans la ville voisine. Sur certaines routes secondaires et particulièrement sur celles longeant la forêt amazonienne, nous les croisons parfois, près de ce qui nous semble être le milieu de nulle part, à des dizaines de kilomètres de la prochaine ville.

Le passage de la ligne de l’Équateur marque notre entrée dans l’hémisphère Sud. D’après nos calculs, nous devions donc nous rapprocher de l’été et de ses chaleurs. Mais en arrivant, une centaine de kilomètres plus au sud à l’approche du volcan Cotopaxi, c’est bien par la pluie et des températures proches de zéro degré que nous avons été accueillis. Ni une ni deux, nous avons donc pour la première fois du voyage enfilé les doublures de nos blousons de motos.

L’aventure sur la route se traduit aussi parfois par quelques déboires mécaniques. En arrivant en Équateur, dans la ville d’Ibarra, nous avons dû procéder à quelques révisions mécaniques, ouvrir un moteur et notamment roder une soupape. Après avoir pris plaisir à retirer le panier, démonter un cylindre, contrôler l’arbre à cames, le vilebrequin et la distribution puis régler les défauts, il a fallu alors tout remonter. Ce qui se traduit par le serrage de vis et écrous avec un couple de force précis. Pour cela, il faut utiliser une clé dynamométrique que nous n’avions pas en notre possession dans nos caisses à outils.

Ni une ni deux, nous prenons le side-car encore d’attaque pour nous rendre dans la rue des mécanos trouver notre perle rare. En Équateur, comme en Colombie, les boutiques vendant les même produits sont regroupées au sein d’une même rue. Ainsi on peut trouver la rue des télévisions, la rue des frigidaires, la rue des agences de voyage et donc la rue des mécanos. Pour trouver la clé dynamométrique, nous avons arpenté cette rue en long, en large, et en travers. Les Équatoriens, désolés de ne pas avoir ce que l’on cherche, nous indiquaient gentiment la boutique concurrente de l’autre côté de la rue ayant potentiellement notre perle rare. Dans l’avant dernière échoppe de la rue, on nous indiqua un magasin d’outils agricoles à trois pâtés de maison dans la rue des débroussailleuses et autres bêches et bineuses. Et effectivement, après trois petites heures de recherche nous finîmes par mettre la main sur ce précieux instrument.

Même trouver un outil dans un pays et une ville inconnue, c’est une réelle aventure !

Cette mission accomplie, nous avons pu remonter le moteur et reprendre sereinement la route toujours plus au sud.

Baños, Cuenca et la frontière péruvienne – 5 jours – 1820 mètres d’altitude

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Les géants cracheurs de feu sont dorénavant derrière nous. Nous avons poursuivi notre route en mettant cap au sud est et ainsi venir titiller la forêt Amazonienne et ses mystères.

La première étape se fera à Baños, une ville coincée dans le fond d’une vallée connue de tout le pays et des backpackers pour ses eaux thermales et ses balançoires vertigineuses.

Nous arrivons à Baños le jour de la Toussaint. En cette date particulière, les Equatoriens se retrouvent en famille pour célébrer les morts. Aux abords du cimetière de la ville, une certaine effervescence se fait ressentir. Des stands pour l’occasion ont été dressés pour pouvoir se procurer facilement une fleur, ou un  Guagua de Pan, un pain traditionnel partagé en famille spécifiquement ce jour là. Il prend une forme similaire au personnage de « Ti’iscuit » dans le film d’animation Shrek (mais avec un peu moins de classe tout de même). Cette sucrerie est souvent accompagnée de Colada Morada, un breuvage préparé lui aussi spécifiquement pour  cette fête. A la nuit tombée, le cimetière se pare de ses plus belles couleurs grâce à de chaleureux jeux de lumières bleues et jaunes.

Le lendemain sur les conseils d’un baroudeur de longue date – dont on ne sait plus bien si sa nationalité est hollandaise ou sud américaine – nous escaladons la montagne pour atteindre la « Casa del Arbol » et ses balançoires. L’ascension est raide, 1000m de dénivelé positif pour une randonnée longue de 8 kilomètres. Cet effort permet, cependant, de savourer la vue sur la ville et les montagnes environnantes. Mais aussi de relativiser la haute fréquentation touristique de ce lieu. Pour ajouter une touche d’adrénaline, nous essayons ces balançoires si réputées qui permettent de se balancer dans le vide avec un magnifique paysage de montagne en toile de fond.

Après une belle journée de marche, nous quittons Baños en longeant les gorges du Rio Pastaza. L’étroit corridor entre les deux montagnes finit par s’élargir, l’atmosphère évolue, les portes de l’Amazonie s’offrent à nous !

Nous faisons une première escale à proximité de Puyo pour visiter « El refugio  de Los Monos ». Un lieu où sont recueillis des singes ayant connu la captivité ou  ont été victimes du trafic illégal. Nous posons pour la première fois nos pieds dans la jungle au milieu de ces petits cousins si attachants. Et même si elle est ici aménagée, il y règne tout de même un doux parfum d’aventure à la Indiana Jones.

Nous poursuivons notre route vers Cuenca en suivant l’orée de la forêt. Les villages sont espacés de plusieurs dizaines de kilomètres. Autour, les arbres sont les rois, seule une tranchée rectiligne a été tracée pour y construire cette belle route. Notre arrêt à Sucua marque la fin de cette parenthèse amazonienne. Nous escaladons alors un col, en travaux de sa base à son sommet, pour rejoindre Cuenca.

Cette ville étudiante possède une architecture au style colonial remarquable. Sa place principale est chaleureuse et la cathédrale de la Immaculada Conception est l’une des plus impressionnantes que l’on ait pu voir jusqu’à présent. Il est agréable de parcourir le centre-ville à pied, la circulation y est peu importante  (c’est suffisamment rare pour être souligné). Il est ainsi agréable de partir à la découverte de la multitude d’églises aux styles différents, et toutes plus belles les unes que les autres. Les petites places y sont également nombreuses et le Rio Tomebamba, au sud, offre un cadre sympathique pour la promenade.

Après deux jours passés dans la cité blanche, nous reprenons la direction de la frontière péruvienne. Après avoir traversé des champs impressionnants de bananiers, nous faisons étape à Santa Rosa pour passer la nuit avant de traverser la frontière le lendemain.

La route est toujours aussi belle pour rejoindre le poste frontière de Arenillas ; mais chose étonnante, elle est également déserte. Cinq kilomètres avant le Pérou nous nous arrêtons au poste frontière Equatorien pour réaliser, auprès de la douane, la sortie du territoire des side-cars.

Nous franchissons ensuite le pont enjambant la rivière qui sépare les deux pays ; nous sommes seuls, au milieu de nulle part, et un soleil de plomb tape au-dessus de nos têtes. Quelques kilomètres plus loin nous arrivons au poste frontière péruvien. À notre grand étonnement, personne ! Nous obtenons en l’espace d’une petite demi-heure les tampons validants notre sortie d’Équateur, l’apposition sur nos passeports d’un visa nous autorisant à rester 90 jours sur le territoire péruvien et le document officialisant l’importation des side-cars dans ce nouveau pays. Le plus long sera finalement de trouver une banque pour retirer nos premiers « Soles Péruvien » pour payer le SOAT, une assurance qui permet de circuler librement sur les routes du pays.

Après un petit aller-retour à Thumbes, le Pérou nous ouvre ses portes.


NOS COUPS DE COEUR 
 

Où manger ?  

Arepas To Go
Oriente, Baños

Arrivés en fin d’après-midi à Baños, le ventre vide, rien de tel que de délicieuses petites Arepas vénézuéliennes pour se requinquer. Bien garnies et à un prix très raisonnable. A coup sûr une bonne adresse sans prétention.

 

Où prendre un verre ? 

 Microbrasserie La Compania
Presidente Borrero 4-62 y Honorato Vasquez, Cuenca

Une microbrasserie, bien située, et à l’ambiance chaleureuse. Murs et tables en bois, large choix de bières à la pression, on pourrait se croire dans un pub irlandais (notre objectivité est un petit peu altérée après de si longues semaines sans bières à la pression).

Stray Dog BewPub
Rocafuerte y Maldonado, Baños

Après une petite marche pour atteindre la Casa del Arbol ; la récupération passe par une petite mousse. Pour cela rien de tel qu’un petit verre au Stray Dog Pub qui brasse ses propres bières. Le prix de la pinte n’est pas donné mais les saveurs des breuvages et l’originalité du lieu nous font vite oublier le petit trou dans le porte-monnaie.

 

L’Équateur, une terre de volcans – Cotopaxi – 4 jours – 2886 mètres d’altitude

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L’Équateur est une terre de Volcans ! Sur un territoire deux fois plus petit que la France, plus d’une centaine de cratères viennent transpercer le paysage de ce pays.

Lors de notre traversée du pays, nous avons privilégié les paysages de la cordillère des Andes à ceux de la côte Pacifique. Nous sommes ainsi partis à la rencontre de deux d’entre eux, le volcan Cotopaxi et le volcan Quilotoa.

Une fois passé le tumultueux trafic de Quito ; une capitale que nous avons traversé sans même un regard, trop pressés de retrouver la tranquillité de la nature, nous sommes arrivés à Lasso au pied de l’impressionnant Cotopaxi. L’air s’est rafraîchi ! Nous montons notre campement dans l’Hacienda San Joaquin à 2886 mètres d’altitude ; derrière nous, les neiges éternelles viennent lécher le visage de ce mastodonte. Le volcan, dont le sommet culmine à 5890 mètres d’altitude, est le volcan actif le plus haut du monde.

Après une nuit où le thermomètre a atteint la barre symbolique des 0°C, nous avons pris la route du Parc National de Cotopaxi pour faire une petite randonnée, dont nous avions repéré la trace la veille sur internet. À notre grand désarroi, l’entrée du parc n’est pas accessible aux motos. Le gardien nous informe que nous sommes dans l’obligation de prendre un guide quels que soient nos projets de randonnée dans le parc. Un peu étonnés par ce dispositif, nous payons donc un guide qui nous conduira pour faire le tour de la lagune au pied des neiges éternelles. Les rayons du soleil léchants le sommet du volcan et les chevaux en liberté venant s’hydrater à la lagune, nous offrent un merveilleux spectacle qui nous permet d’oublier nos précédents déboires.

Le lendemain, nous poursuivons notre périple vers l’Est à la découverte du volcan Quilotoa. Haut de 3914 mètres, son cratère est aujourd’hui inondé et forme une lagune aux jolies reflets bleus.

Après avoir gravi quelques lacets au guidon de nos bolides, nous partons chaussures de rando et sacs sur le dos faire le tour de ce cratère. Quatre heures les pieds sur un chemin sableux, à enchaîner les ascensions de pics et les descentes abruptes. À mi-parcours, alors que nous faisions une petite pause pique-nique, les nuages ont enseveli le cratère et nous ont plongé dans un épais brouillard.

L’expérience était saisissante. D’autant qu’à une heure de l’arrivée, alors que nous nous rapprochions de son heure de coucher, le soleil repris ses droits et nous a offert un festival de couleurs sur la lagune.

Le Quilotoa, physiquement, nous aura donné du fil à retordre. Mais nous aura également permis de savourer un moment incroyable, couronné de différentes atmosphères.

Cette parenthèse sur les volcans d’Équateur se referme. Nous poursuivons notre chevauchée en nous rapprochant de la forêt Amazonienne.


NOS COUPS DE COEUR 
 

Où dormir ?  

Hacienda San Joaquin
Lasso, ingreso principal al Parque Nacional Cotopaxi

Au pied du Cotopaxi, voici une bonne adresse pour planter les sardines de la tente ; le lieu est cool, bien aménagé pour les campeurs et offre une belle vue sur le volcan. Le soir, après une journée de marche, nous avons pu apprécier un très bon repas à un prix très raisonnable dans leur restaurant ; et un délicieux dessert maison – bananes flambées !

 

 

De Ibarra à la ligne de l’Equateur – 7 jours – 2225 mètres d’altitude

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Une fois la frontière traversée sans accrocs (seulement besoin du passeport, permis de conduire et papiers du véhicule), nous avons fait une pause petit-déjeuner sur le pouce dans la ville de Tulcan. Nous en avons profité pour retirer quelques Dollars Américains.

L’Équateur est en effet le plus grand pays du monde à ne pas avoir sa propre monnaie officielle. Depuis le 9 janvier 2000, le Dollar Américain a remplacé le “Sucre” qui n’a pas survécu à la crise politique et économique traversée par l’Équateur pendant les années 90.

Nous avons ensuite pris la direction du Sud, et réalisé 150 kilomètres sur un magnifique asphalte jusqu’à la ville d’Ibarra.

Nous y avons séjourné une semaine. Non pas, parce que la ville est magnifique (pour être honnête nous n’avons même pas eu le temps de vraiment la visiter) ; mais bien parce que nous avons dû y faire un brin de mécanique. Nous avons ainsi profité de l’agréable camping Summerwind pour sortir les trousses à outils.

Dépose de la culasse, rodage d’une soupape, etc. le tout allongé dans l’herbe avec pour compagnie des simulis (appelée aussi “midges” pour les adeptes des terres anglo-saxonnes) nous gratifiant d’une centaine de piqûres par personne…

A Ibarra, nous avons tout de même apprécié le paysage qu’offre sa lagune Yahuarcocha.

Depuis Ibarra, nous avons ensuite poursuivi notre route sur la Panaméricaine jusqu’au village d’Otavalo. Nous y étions le samedi, jour de la foire aux bestiaux. La ville est alors en pleine effervescence. Les habitants de la ville et des montagnes environnantes se retrouvent sur la place principale de la ville. Nous sommes surpris de voir autant de personnes porter les habits traditionnels. A Otavalo, ce costume consiste, pour les femmes, en un chemisier blanc brodé de fleurs avec une superposition de deux jupes dont celle du dessus est de couleur foncée ; maintenue par deux ceintures de couleurs vives. Les femmes portent également un châle sur les épaules pour porter leurs enfants, des objets ou de la nourriture. Les hommes, eux, portent une chemise et un pantalon de couleur blanche rehaussés d’un poncho. Sur leur tête, ils portent un chapeau en feutre noir, crème ou blanc. Nous retrouverons des costumes similaires dans la plupart des villes équatoriennes traversées.

La place principale, appelée Plaza de los Ponchos, est recouverte de beaux étals où sont vendus pulls, ponchos, et couvertures. Ce marché artisanal est un festival de couleurs, où l’on a pu apprécier la gentillesse des équatoriens lorsque nous déambulions dans les allées. Quelques rues plus loin, les étals de fruits et légumes, à même le pavé, prennent la relève des vêtements et autres produits artisanaux. C’est une atmosphère différente, encore plus authentique, qui s’offre à nous. Il se mélange des odeurs de coriandre, de caramels et de poulet rôti. Nous finissons par craquer pour un petit hamburger aux figues avant de reprendre le guidon des motos.

Pour l’étape suivante nous nous sommes arrêtés chez Valentin, Fernando et Leydi à Cayambe, à deux pas de la ligne de l’Equateur appelée ici « Mitad del Mundo.” La vraie me demande-t-on de préciser ; « pas la Mitad del Mundo pour touristes qui se situe à 20 km au nord de Quito ! » (soit à 65kms d’ici).

Nous y avons passé deux belles journées, composées de beaux moments de partage, au travers de ce lieu couvert d’histoires ancestrales et de recettes culinaires. Nous avons ainsi découvert les constellations identifiées par les ancêtres bien avant l’arrivée des espagnols, savouré un poulet à la pachamanca, cuit sur des pierres de lave, et appris à faire de véritable « empanadas al queso ».

Ce havre de paix se situe à 200m au nord de la ligne de l’Equateur ; en effet une fois arrivée plus haut, la montre GPS nous indique bien 0°, la latitude de l’équateur terrestre. La ligne de l’Equateur est ici symbolisée au sol d’une grande place ronde au milieu de laquelle trône un monument cylindrique. Cette tour creuse permet d’observer les rayons du soleil qui viennent éclairer son centre lorsque le soleil est à son zénith au moment des équinoxes de mars et septembre.

Sur Terre, l’équateur coupe principalement des océans, seuls 20 % environ de sa longueur est située sur des terres émergées. Le point le plus élevé situé à l’équateur se trouve sur le flanc Sud du volcan Cayambe. La ligne a ainsi donné son nom au pays car c’est ici qu’il est le plus facile d’observer les positions du Soleil tout au long de l’année. Les montagnes environnantes donnent ainsi de nombreux points de repère.

La ligne de l’Équateur n’ayant plus de secrets pour nous. Nous enfourchons les side-cars, laissant derrière nous l’hémisphère nord, pour nous diriger toujours plus au Sud, à la rencontre des majestueux volcans Cotopaxi et Quilotoa.


NOS COUPS DE COEUR 
 

Où dormir ?  

Camping Mitad del Mundo
Cayambe

À deux pas de la ligne de l’Équateur nous avons été admirablement reçus au camping de la Mitad del Mundo. L’espace pour camper est verdoyant et l’échange avec les personnes qu’ils accueillent est au coeur du projet de nos hôtes.
Plus d’infos par ici – https://www.facebook.com/00campingoficial/

Camping Summerwind
Autopista Yahuarcocha Km. 8, Ibarra 100150, Ecuador

Hans fera tout pour que votre séjour se passe paisiblement au camping Summerwind. L’espace pour camper est idéal et les infrastructures sont d’un très bon standing. En fin de semaine, Hanz passe derrière les fourneaux, nous vous invitons alors à goûter ses plats allemands revisités à la sauce péruvienne.
Plus d’infos par ici – http://www.finca-sommerwind.info