Rencontres Colombiennes

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Nous souhaitons placer la notion de partage au cœur de cette aventure. Nous essayons de traduire cela par des faits concrets en échangeant avec les enfants d’écoles françaises, en partageant cette aventure avec nos proches ainsi que sur les réseaux sociaux. Mais l’échange se construit au quotidien avec les personnes qui croisent notre route. Sans elles, nous ne pourrions vous raconter autant d’anecdotes. Nous ne pouvons malheureusement pas être exhaustif et vous présenter l’ensemble de ces formidables personnes, mais chacun de ces moments resteront gravés dans nos mémoires.

 

Benjamin et José Luis – Mutiscua

Notre première histoire commence sur la route de Pamplona. Nous avions, depuis notre départ de Cartagena, pris l’habitude d’effectuer des étapes quotidiennes de 150 kilomètres en moyenne. Or 300 kilomètres séparent les villes de Bucaramanga et de Pamplona. Entre les deux, des montagnes, des plaines et quelques villages. Autant dire qu’en cherchant un endroit où dormir sur internet, nous n’avions pas grand choix. Nous avons donc jeté notre dévolu sur un petit hôtel dans le village de Mutiscua.

Après avoir quitté l’axe principal, descendu quelques lacets sur près de deux kilomètres, les premières habitations apparaissent. Au détour d’un virage en épingle, la jolie place principale du village s’offre à nous. Marie et Émilie, GPS en main, partent alors en quête de l’hôtel pendant que Julien et moi gardons un œil sur les motos.

Benjamin se présente à nous, intrigué par les motos. Nous commençons à échanger sur la mécanique, la cylindrée, la largeur des pneus, avant qu’il ne nous propose de l’accompagner boire un café. Nous reportons sa proposition en lui indiquant que nous attendons le retour des filles. Après avoir fait trois fois le tour du village, Marie et Émilie nous annoncent, à leur retour, ne pas avoir trouvé l’hôtel recherché.

Nous questionnons Benjamin pour savoir s’il connait un endroit où nous pourrions louer une chambre avec un parking. Ni une ni deux, il nous invite à le suivre. Nous nous dirigeons vers une rue adjacente de la place. Benjamin s’arrête devant une maison et sonne à la porte. Une dame âgée lui ouvre. Benjamin, dans un espagnol à couper au couteau, lui explique notre situation. Elle nous ouvre alors en grand la porte de son parking et nous montre deux chambres indépendantes de sa maison. Elle est ravie de nous les proposer pour passer la nuit.

Une fois les motos garées et nos affaires installées pour la nuit, nous retournons retrouver Benjamin sur la place. En rentrant dans le bar, l’heure est à la bière  pour savourer la fin de la journée. Sur l’une des tables quelques une ont déjà été dégustées. Nous partageons donc, avec Benjamin et ses amis, la « cervecita » de fin d’étape puis découvrons avec eux l’Aguardiente, la liqueur à l’anis locale. Devant le comptoir, nous faisons la connaissance de José Luis. Il est intrigué par notre voyage et nous questionne également beaucoup sur la vie quotidienne en Europe par rapport à leur village. Il souhaite faire tout le nécessaire pour que notre séjour à Mutiscua soit mémorable. Une fois quelques bières de l’amitié savourées, José Luis nous accompagne manger un “perro caliente” dans l’échoppe voisine. La soirée sera conclue par une ultime discussion arrosée d’Aguardiente, sur les ressources économiques du village, ses fêtes et traditions.

 

Le lendemain au réveil, en déambulant dans les rues du village, nous croisons de nouveau la route de Benjamin. Il est 10h, l’heure de la pause syndicale. Sa journée a commencée à 6h30. Il nous propose une nouvelle bière, que nous déclinons. Il insiste alors pour nous offrir des barres chocolatées en guise de petit-déjeuner.

Au moment du départ, José Luis nous fait la surprise de passer nous dire au-revoir. Nous prenons une dernière petite photo avec lui et notre hôtesse avant de remonter sur la route principale qui nous permettra de rejoindre Pamplona.

 

Bryan et Erin – Medellín

Sur la route de Medellín, nous avons fait une étape à San José del Nus. La mécanique, planifiée avant de reprendre la route, a finalement duré un peu plus longtemps que prévu. Nous nous sommes, en effet, aperçu que le jeu de cales de soupapes était trop large. Peu importe les petites heures de perdues ; elles nous ont permises de rencontrer Bryan et Erin qui passaient par là, et qui à la vue de nos side-cars ont fait le choix de faire une pause.

Après une brève discussion sur nos bolides, nous échangeons nos coordonnées et nous promettons de nous retrouver à Medellín pour partager d’avantages nos anecdotes de voyage.

Après une journée à vadrouiller dans le quartier de la “Comuna 13” puis dans le centre historique, nous retrouvons Erin et Bryan en fin d’après-midi dans le quartier de « Parque Lleras ». Nous partageons une première bière tout en échangeant nos bons plans. Nos projets sont similaires : descendre jusqu’en Patagonie Chilienne au guidon de nos bécanes.

Les rêves creusant l’appétit, nous nous mettons en quête d’un petit bout à nous mettre sous la dent. Après avoir pointé du doigt le fait que nous n’avions pas eu l’occasion de savourer une bonne pizza depuis le début de séjour, nous optons donc pour le restaurant italien de Il Forno qui réalisera notre souhait.

Nous concluons ce repas en se promettant que si nos routes se croisent de nouveau lors de nos périples respectifs nous ne manquerons pas de partager de nouveau un bon moment ensemble.

 

Yeison et sa famille – La Pintada

Après avoir quitté Guatapé, sur la route de la région du  café, nous avions visé la petite ville de La Pintada pour passer la nuit. En arrivant en fin d’après midi, nous nous sommes rapidement mis en quête d’un hôtel pour la nuit. Après trois refus pour manque de places, nous nous sommes garés, un peu anxieux, devant un quatrième hôtel. Pendant que Émilie et Marie questionnait la réception sur une éventuelle disponibilité ; Yeison, propriétaire du restaurant attenant l’hôtel, vient discuter avec nous pour en savoir un peu plus sur notre voyage. Les filles, à leur retour, nous informent que là encore, pas de chambre de libre.

Yeison nous apprend que la ville est touristique et qu’un grand nombre d’habitants de Medellín viennent profiter des thermes de la ville le week-end. Ce dimanche soir, les hôtels sont complets puisque le lendemain est férié. Le pays célèbre en effet la découverte de l’Amérique par Christrophe Colomb.

Nous voyant en difficulté, Yeison se propose spontanément de nous héberger chez lui.

Une fois nos affaires installées dans son salon, nous allons dîner dans son restaurant pour déguster un hamburger de derrière les fagots préparé par sa femme Neiyireth. Yeison nous parle de sa passion pour le VTT de descente, nous montre quelques vidéos et nous parle de sa région .

Nous passons la nuit dans leur salon, la rue est passante et le passage de quelques camions berce notre sommeil. Au réveil, Leydi nous propose un merveilleux petit-déjeuner composé d’œufs brouillés, de tartines et de “chocolat con queso” (un chocolat chaud accompagné d’un morceau de fromage frais). Nous discutons toute la matinée en comparant nos quotidiens entre la France et la Colombie. Il est midi et il est temps pour nous de reprendre la route en direction de notre prochaine étape, Santa-Rosa.

 

Bernard et Fabienne avec leur super camping-car 4×4 – Salento

A notre arrivée au camping de La Serrana, à Salento, nous sommes impressionnés par le camping-car 4×4 Mercedes à côté duquel nous avons monté notre campement. A côté, nos tentes paraissent ridicules ! Le lendemain, lors de la randonnée nous croisons au milieu d’une montée infernale, un couple de français nous interrogant de la distance les séparant de la maison des Colibris, étape clé de la balade. Nous nous rendons compte qu’ils s’agit de Bernard et Fabienne, nos voisins de campement. Intrigués par nos side-cars, nous avons convenu de poursuivre cette échange une fois de retour au camping.

Le lendemain, autour de la petite révision mécanique des Urals, nous reprenons la discussion là où nous l’avions laissé la veille. Bernard nous parle de sa passion pour les deux roues, de sa jeunesse au guidon d’une Mash et de leur expérience en Amérique du Sud. Parce que Bernard au volant de son engin, il est passé partout, la route de la mort du côté d’Ipiales, les routes escarpées de la cordillère blanche, les pistes de Bolivie. Fabienne, elle, n’hésite pas à nous donner de bons tuyaux et nous rassure sur les différents passages de frontières et notamment celle avec l’Équateur qui approche. Nous prenons des notes que nous affinerons en consultant leur blog : https://www.myatlas.com/Nanarlelion

Nous reprenons notre route vers le Sud mais gardons précieusement leur coordonnées pour partager un café lors de notre prochain passage du côté de Briançon.

 

René – Popayan

Il est de ces rencontres qui ne peuvent être préméditées. 18h30, la nuit vient de tomber sur la ville de Popayan. Sur le chemin du retour vers le camping après une petite visite du centre-ville, nous sommes doublés à un feu par un motard possédant de nombreux autocollants sur ses valises. A hauteur de la station service, le pilote nous fait signe de nous arrêter. Nous coupons le contact de nos side-cars derrière sa bécane. René se présente, il fait parti du club de motard de la ville et a pour habitude d’inviter chez lui les voyageurs à moto qu’il croise. Nous acceptons son invitation pour partager le petit-déjeuner et ainsi discuter plus amplement de notre voyage.

Le lendemain à 8h30 nous arrivons devant la maison à l’adresse indiquée la veille par René. Il nous attend sur le parvis avec un drapeau du club. Nous prenons alors quelques photos et selfies avant de monter prendre un café. René nous reçoit chaleureusement chez lui, nous fait goûter des biscuits et des bonbons locaux ressemblant à des chamallow. Sur la porte de son bureau, il nous présente avec fierté les autocollants des motards qu’il a accueilli chez lui. Nous y affichons fièrement notre carte.

Nous quittons René, le ventre bien rempli, pour reprendre la route vers Pasto.

Il est 11h15, René s’en était bien caché mais ce matin à 11h, c’est la communion de sa fille ! Mais pas d’affolement, il était important de recevoir des motards comme il se doit.

 

Les routes Colombiennes laissent la place à l’asphalte Équatorien. Le périple vers le Sud se poursuit, ponctué de nouvelles rencontres.

 

Night-Spots en Colombie

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Lors de la préparation de notre voyage, nous comptions grandement sur les nuits de camping sauvage pour profiter au maximum des trésors de la nature et économiser quelques deniers. Le souhait est maintenant de vous les partager pour que vous puissiez en profiter si un jour vous passez par là.

En Colombie, pour être tout à fait honnête, il a fallu revoir nos ambitions à la baisse. Le camping sauvage y est en effet fortement déconseillé.

Sur les 33 nuits passés dans ce pays, nous avons dormi 22 nuits en hôtel, 5 nuits chez l’habitant, 5 nuits en camping et 1 nuit en camping sauvage.

Seulement une nuit mais voici tous les détails, si un jour vous êtes à la recherche d’un endroit pour la nuit dans la région de Bucaramanga en Colombie.

L’endroit était près des cascades de Misiguey. Pour être plus précis les tentes furent plantées sur un terrain privé isolé pour lequel nous avons payé un droit d’entrée équivalent à 1€ par personne.

Pour accéder à ce night-spot extraordinaire, rien de plus simple ; sur la route entre Curumani et Bucaramanga, il faut tourner à gauche à hauteur du village de Puerto Arturo.

Emprunter cette petite route cabossée qui traverse le village, franchir le gué puis gravir les 8 km de piste à flanc de montagne et ravagés par des ornières.

Pas de doute possible, c’est toujours tout droit et, si besoin, demander le chemin des cascades aux habitants des petites maisons du bord de piste, ils se feront un plaisir de vous répondre avec un grand sourire. Les moteurs risquent de chauffer pour atteindre la petite échoppe qui annonce l’entrée du chemin qui mène au cascade. Vous pourrez y laisser vos véhicules avant de descendre votre matériel pour dresser le campement sur le mirador en bois face à la cascade.

Une nuit paisible s’offrira alors à vous, bercée par le bruit de l’eau. Au réveil, le chant des oiseaux vous tirera du lit et la baignade sous la cascade en guise de petite douche fraîche finira de vous convaincre que ce spot méritait bien un peu de sueur pour l’atteindre !

Expériences Colombiennes

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En un mois passé en Colombie, nous avons vécu de nombreuses expériences surprenantes. Nous souhaitons vous en partager quelques unes au travers de ces quelques lignes.

 

Jouer au Tejo accompagné d’une bière locale

Le Tejo est un jeu traditionnel Colombien. Il se pratique en famille ou entre amis ; et est pour la plupart du temps accompagné d’une « cervecita » (petite bière). Le terrain de Tejo étant long de 19,5 m, chacun ne possède pas son terrain dans son jardin. Ils sont davantage positionnés dans des endroits stratégiques du village ou de la ville (bars essentiellement, terrains de sport ou encore salles de réception).

Nous avons eu l’opportunité de découvrir ce jeu dans la petite ville de Salento, dans le bar de « Los Amigos.” Il possède dans sa cours 7 terrains couverts. Lors de notre venue, pas de spécialiste à jeter le Tejo autour de nous, mais d’autres touristes venus, comme nous, découvrir ce jeu.

Le Tejo est le nom donné au gros palet en métal que nous jetons. Il pèse environ 700 grammes et est lancé vers une cible d’1m² en argile, appelée « Cancha ».

Chaque joueur a dans sa main un Tejo qu’il lance depuis une ligne placée à 6 m (les habitués pouvant jouer jusqu’à 12 m) d’une cible constituée d’un plan incliné recouvert d’argile. Au milieu de la « Cancha » est positionné un anneau en métal sur lequel est placé cinq petits sachets de poudre.

Nous avons joué une partie à quatre joueurs, en étant “chacun pour soi ». Est déclaré vainqueur le joueur ayant atteint 21  points. A tour de rôle chaque joueur lance son Tejo :

  • Marque 1 point le joueur qui est le plus près de l’anneau.
  • Marque 3 points un joueur qui lance son Tejo sur un sachet de poudre et réalise alors une explosion.
  • Marque 6 points un joueur qui lance sont Tejo dans l’anneau.
  • Marque 9 points un joueur qui réalise une explosion et que son Tejo retombe dans l’anneau.
  • Si un Tejo est dans l’anneau et qu’un des joueurs suivants réalise une explosion, il annule les points du premier joueur.

Une fois les règles assimilées, le terrain d’argile bien aplati, les sachets de poudre positionnés et la bière décapsulée ; la première partie peut débuter. Les lancers s’enchaînent, les premiers points sont marqués, jusqu’à ce tir millimétré de Marie dont le Tejo vient pour la première fois heurter un sachet de poudre. Un bruit de pétard attire l’attention de toute la salle, notre cible est recouverte d’une petite fumée blanche ; c’est notre première explosion !

Les parties vont ainsi s’enchaîner jusqu’à terminer notre bière, les lancers deviendront de plus en plus précis et les explosions se succéderont, bien aidés par notre expérience au palet breton ou vendéen (nous ne révélerons pas dans ces quelques lignes quel fut la meilleur école pour l’emporter au Tejo 😉

 

Se faire tailler la barbe sur la place principale de Pamplona

Un mois de voyage, un mois sans rasoir, ça finit par se voir ! Ca pourrait même faire négliger, mais on préfère dire « baroudeur ». Ce n’est pas faute de voir de nombreux barbiers sur la route. Oui mais voilà, au vue des vitrines on a l’impression qu’ils maîtrisent les étoiles dans les cheveux dessinées à la tondeuse plus que la taille de la barbe au peigne et aux ciseaux !

C’est finalement à Pamplona, sur la place principale que je trouve une échoppe à mon goût. Une décoration un peu « bikers », des vieux sièges en cuir et un barbier qui joue du coupe-chou… Une fois le peignoir enfilé et le siège rehaussé, il ne reste plus qu’à s’exprimer en espagnol pour formuler mon souhait. L’idée est d’éviter la coupe à la Neymar ou la moustache à la Escobar. Ce sera finalement une coupe avec un poil plus court que prévu mais la barbe en ressort douce, soyeuse et chouchoutée !

 

Se faire piéger par le Pony-Malta

Notre relation avec les sodas colombiens a débuté à Bogota. Un déjeuner sur le pouce, dans les rues de Bogota, nous a permis de déguster nos premières empañadas accompagnées du numéro un des sodas colombiens : le Colombiana. A sa couleur jaune d’or, nous ne nous attendions pas à une saveur naturelle. Mais en réalité ce soda n’est que du sucre en bouteille, rien de plus.

Intrigué par sa publicité, mash-up de la charte graphique des jouets « Mon Petit Poney » et des étiquettes des bières Coreff, nous nous sommes laissés tenter un soir par une bouteille de Pony-Malta pour accompagner une pizza. À vouloir tester l’inconnu, on finit parfois par se faire piéger ! Le Pony-Malta, comme tous les sodas colombiens vous l’aurez compris, est très sucré. Mais c’est son goût qui reste le plus surprenant. Comme son nom l’indique, c’est le goût de l’extrait de malte qui prend le dessus. Une saveur qui n’a pas été approuvée par l’équipe. Il en faut pourtant pour tous les goûts ; mais celui-ci mérite d’être radié aux yeux de l’équipe ! 😉

 

Se rendre à la Vallée de la Cocora debout à l’arrière d’une jeep

Nous aurions pu nous rendre à la Vallée de Cocora avec les side-cars. Mais voir  les Jeeps sur la place principale de Salento nous a fait craquer pour cette expérience touristique !

Le départ de la randonnée est à 20 minutes en voiture en suivant une route sinueuse le long du Rio Quindio.

Tout l’intérêt de cette expérience se joua en 10 secondes ; lorsque le chauffeur du départ de 8h30 appela ses 10 passagers. La stratégie adoptée, qui se révéla payante, fut de laisser monter les 8 autres passagers pour que Julien et moi prennent place sur le marchepied à l’arrière de la Jeep. Les cheveux au vent, mains sur le porte-bagages, nous partagions le spot avec un troisième touriste. Relativement à l’aise, nous faisions les beaux auprès des autres passagers. Au tiers du parcours, un agriculteur local sur le bord de la route a fait signe au chauffeur de s’arrêter. Il a alors lancé son sac de céréales sur le porte-bagages et pris place avec nous à l’arrière de la Jeep. Un pied sur le marchepied, l’autre sur la roue de secours. On perdit alors un peu de notre aisance et notre fierté en pris un petit coup, tellement il avait la classe dans cette position !

Après une belle randonnée sous les palmiers de la vallée, nous avons de nouveau adopté la position du singe sur le chemin du retour.  Les gouttes de pluie apportèrent un peu de piment à ce trajet qui ponctuèrent une belle expérience à l’arrière d’une Jeep…

 

Monter en Renault 9 au mirador de Pamplona

En Colombie, la marque de voiture Renault est l’une des plus représentées. Sur l’asphalte colombien, aussi bien en ville que dans les zones plus rurales, les lignes des voitures Renault sont partout. On trouve quelques modèles récents tel que la Logan, le 4×4 Koleos ou des Mégane. Mais le plus impressionnant reste de voir la grande majorité de modèles anciens qui continue de rouler alors qu’elle ont depuis longtemps quitté les routes françaises. La Renault 9 est la plus répandue. Très souvent customisée à l’aide de stickers, néon et autres boomers ; elle est la fierté de nombreux colombiens.

Il est 19h30 un samedi soir, lorsque nous décidons d’aller déguster une bière sur les hauteurs de la ville de Pamplona. Certes nous sommes 5 mais ce soir, contrairement à d’habitude, aucun taxi n’accepte de nous prendre. Positionné à l’angle d’une rue, discutant avec ses amis autour d’une bière, le propriétaire d’une magnifique Renault 9 bleu avec néons rouges se propose de nous y emmener. “Águila” (la marque de bière  la plus répandue de Colombie) à la main, il nous explique que nous n’avions aucune chance de monter dans un taxi.

S’ensuit une course à la “Fast and Furious” dans les lacets de la ville.

Imaginez une vieille Renault 9 avec un siège passager avant non-fixé, un ventilateur pour refroidir le moteur qui fait un bouquant pas possible et des freins qui couinent dans chacun des virages, le tout dans des rues étroites avec des pourcentages supérieurs à 45% ; vous avez là le décor de l’ascension.

La vue sur les lumières de la ville en valait la chandelle et ce moment fut une expérience qui restera gravée dans nos mémoires.

De Salento à la frontière Équatorienne – 6 jours – 1895 mètres d’altitude

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Medellín étant entouré de montagnes, nous gravissons un col pour quitter l’agglomération. S’ensuit une belle descente vers le petit village de La Pintada ; avant de remonter dans les montagnes.

La région de production du café, la plus célèbre de Colombie, se situe dans le triangle que constitue les villes de Manizales, Pereira et Armenia.

Le petit village de Salento est au cœur de ce triangle. Touristique, il est également célèbre pour être situé à l’entrée de la vallée de Cocora où poussent des palmiers démesurément grands.

Salento a conservé une architecture coloniale. De sa place principale se font les départs en Jeep pour les treks dans la vallée. Après avoir traversé la rue des artisans, il est possible de grimper en haut du mirador pour avoir une vue panoramique sur le village et les montagnes environnantes. En redescendant, nous vous invitons à vous arrêter au bar de “Los Amigos” pour découvrir le jeu local qu’est le Tejo. Le tout en savourant une bière artisanale de la région.

Aux alentours de Salento, de nombreuses exploitations de café, appelées ici “Finca” sont parsemées à flanc de montagne. Il en existe de toutes les tailles et pour tous les goûts Il ne faut donc pas hésiter à se renseigner pour trouver chaussure à son pied. Nous avons opté pour la « Finca des Acacias”. Une petite exploitation familiale, où au milieu des plants de caféiers, nous avons découvert les secrets de cet or brun avant de nous laisser séduire par une petite dégustation.

Le trek dans la vallée de la Cocora est une véritable bouffée d’oxygène, qui commence par un trajet de vingt minutes, accrochés au coffre d’une Jeep. Une fois arrivée au pied de la vallée, il faut grimper jusqu’à la Maison des Colibris en traversant à multiples reprises la rivière à l’aide de ponts de singe. La Casa de los Colibris (Maison des Colibris) est atteinte après deux heures d’ascension. On peut y déguster un chocolat chaud avec du fromage en s’émerveillant du vol des Colibris qui nous entourent. Une fois les forces reprises, une nouvelle petite grimpette nous permet d’atteindre le second refuge, point culminant de la randonnée. S’ensuit une belle descente jusqu’au départ, au milieu des palmiers géants, appelés palmiers de cire. Impressionnants du haut de leurs 70 mètres !

En poursuivant notre route sur la Panamericaine, nous atteignons la ville de Popayan. Cette ville est surnommée en Colombie la “Cité Blanche”. Le centre historique a conservé son architecture coloniale avec ses maisons aux façades blanches. Les églises, certes très nombreuses en Colombie, sont ici présentes à chaque coin de rue. Elles ont la particularité d’être très colorées et d’avoir des autels ornés de dorures magnifiques.

Juste avant la frontière avec l’Équateur, nous avons fait un arrêt à Ipiales. La ville est un peu austère mais elle est située à un endroit stratégique. La frontière n’est qu’à 10 km au sud de la ville. De plus, 7 km à l’Est se trouve le sanctuaire de “Las Lajas”. Une basilique magnifique construite au milieu d’un canyon. Le premier édifice religieux date du milieu du 18ème siècle et fait suite à la découverte d’une peinture, à même la roche, de la Vierge Marie portant Jésus dans ses bras.

Ce lieu s’est ensuite agrandi au fil des siècles pour donner place à une basilique majestueuse qui fut achevée en 1953.

Le lendemain nous avons quitté Ipiales aux aurores pour espérer passer la frontière le plus rapidement possible.

Nous sommes arrivés sur le site à 7h ; et déjà de nombreux Vénézuéliens étaient présents. Nous avions été prévenu par les voyageurs croisés sur notre route, du choc émotionnel ; et il est en effet impossible de rester insensible face à cette situation. Dans leur souffrance, les Vénézuéliens restent dignes. Ils patientent, sans même s’offusquer, que les européens les devances par le biais d’une file spécifique.

Nous parvenons en moins d’une heure à obtenir le tampon notifiant notre sortie de Colombie et à rendre notre document d’importation des motos en Colombie (cinq minutes chrono). Nous passons ensuite le pont séparant les deux pays avant de nous rendre au bureau de la migration Équatorienne pour obtenir nos visas pour les 90 prochains jours. Là encore, en cinq minutes nous obtenons nos tampons. Il nous faudra quelques minutes de plus pour réaliser l’importation des side-cars. Mais, globalement, le passage de cette frontière nous aura pris deux petites heures et l’ensemble des démarches administratives auront été effectuées auprès de personnes souriantes et sympathiques.

A nous les routes de l’Équateur pour la suite des aventures!

 

 


NOS COUPS DE COEUR 
 

Que visiter ?  

La Casa de los Colibris (la Maison des Colibris)
Cocora Valley
5,OOO COP l’entrée 

On ne va pas vous le cacher plus longtemps ; il est vrai que si vous voulez vous rendre à la maison des Colibris, il faudra réaliser un petit détour de 2 km lors de votre randonnée dans la Vallée de Cocora. Mais ce petit effort supplémentaire vaut largement la peine d’user un peu plus ses souliers ! Tout d’abord, parce qu’une boisson est inclue dans le prix du ticket et profiter d’un petit chocolat chaud (vous pouvez opter pour le Chocolate con Queso – une spécialité colombienne !) fait grandement plaisir pendant cette randonnée. Mais surtout, parce que le ballet des colibris est impressionnant. De part leurs trajectoires, leur pointe de vitesse et les vols stationnaires qu’ils réalisent pour butiner. On pourrait rester des heures à les observer. Un délice pour les yeux et les papilles.

Finca de las Acacias
Palestina, Salento

Ce n’est peut être pas la plus belle, ce n’est peut être pas la plus grande, ni la plus facile d’accès mais nous vous recommandons cette finca sans hésitation tellement nous y avons été bien accueilli. Cette visite s’est faite en toute simplicité, dans une bonne humeur communicative et avec l’envie de transmettre une passion bien plus qu’un métier. Un vrai moment de partage qui se ponctue par la dégustation d’un trésor : un café colombien !

 

Où manger ? 

El Patio de Mi Casa
Cra 7a con calle 5a # 5-03, Salento

Voici, un lieu sympathique où déguster le plat local qu’est la truite appelée ici « La Trucha. » L’endroit est sympa, le staff est à notre écoute et pour ce qui est du plus important : la truite à l’ail est délicieuse. Seul petit bémol, le prix qui reste abordable mais un peu cher. Peut-être du au fait que la ville soit touristique. Nous recommandons tout de même vivement!

 

Medellín et Guatapé – 3 jours – 1500 mètres d’altitude

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En arrivant à Medellín, nous avons rapidement pris conscience de l’impressionnante superficie de la ville. Certains quartiers, aux habitations faites de bric et de broc, ont fleuris sur les flancs des montagnes environnantes. Et effectivement, Medellín est la seconde ville la plus peuplée de Colombie.

Cette ville est tristement célèbre dans le monde entier, pour les crimes sanglants qui y ont été perpétrés sur la période 1970-1990. Le cartel de drogue du célèbre Pablo Escobar y faisait régner sa loi, ce qui donnait lieu à de nombreux règlements de compte.

Les associations locales, avec l’aide des pouvoirs publics, ont progressivement réussi à intégrer dans les quartiers, le street art et la culture urbaine, en lieu et place des actes de délinquance et de violence.

Le quartier de la “Comuna 13” est aujourd’hui le porte-drapeau de cette transition réussie. Par l’implantation d’escalators qui ont permis de désenclaver la colline, et la réalisation de graff sur une majorité des murs, le quartier attire aujourd’hui des touristes sensibles à cette culture urbaine.

Le centre historique de la ville possède deux belles places. Le Parc Botero met à l’honneur les sculptures du célèbre artiste autour de la belle cathédrale. La Plaza Mayor possède une architecture moderne éloignée de la circulation. C’est un endroit agréable et tranquille, à l’abri de l’effervescence de la ville, mais que les locaux semblent s’être encore peu appropriés.

Le quartier de Parque Lleras est un quartier très occidentalisé. On y retrouve des restaurants et bars aux influences du monde entier. On ressent dans ces rues un certains “entre-soi” où l’on croise le chemin d’autres backpakers et de colombiens les plus aisés.

À une heure et demie de moto, en prenant la direction de l’Est, il ne faut surtout pas manquer la lagune et le village de Guatapé. Certes, vous croiserez de nombreux touristes, mais le spectacle vaut largement le coup !

Le village tout d’abord offre une palette de couleurs détonnantes. Chaque mur de maison est agrémentée d’une fresque en relief sur sa partie basse, représentant des animaux, des métiers ou des lieux géographiques. La “Plazoleta de los Zocalos” est ornementée d’un escalier peint de mille couleurs. Si la météo le permet, ce lieu se prête parfaitement à un petit café « tinto » en terrasse.

Lors de notre passage, des travaux annonçaient un aménagement futur des berges de la lagune ; de quoi accroître encore un peu plus la beauté de ce village.

À quelques kilomètres de là, vous ne pouvez pas rater “Le Peñón”. Ce rocher, célèbre à travers le monde, offre une vue imprenable sur la lagune une fois ses 659 marches gravies.

La lagune et ses teintes allant du bleu au vert, en passant par le turquoise, est d’origine artificielle. Elle fait suite à la construction d’un barrage afin de créer un réservoir permettant ainsi d’alimenter la ville de Medellín en eau douce.

Pour conclure cette étape, une petite nuit au pied de la lagune avec un réveil les pieds dans l’eau, permet de savourer une dernière fois cet endroit mémorable avant de reprendre la route vers le sud.

 


NOS COUPS DE COEUR 
 

Où manger ?  

Pizzeria Il Forno
Circular 5, Segundo Parque de Laureles ##73-15, Medellín

Parce que les arepas c’est sympa mais au bout d’un mois une bonne petite pizza ça fait rêver. Nous recommandons aux backpakers, qui subissent cette même sensation de manque, d’aller à la Pizzeria Il Forno. Elle est, certes, située dans le quartier Parque Lleras et pratique des prix un peu élevé, mais cette pâte croustillante… cette savoureuse base sauce tomate… cette mozzarella fondante… bref on a craqué !

 

Où prendre un verre? 

Le jus de fruit de chez Luis
Comuna 13, Medellín

Dans le quartier de la Comuna 13, on en prend certes plein les yeux, mais ça grimpe! Et malgré l’aide des escalators, la soif se fait rapidement ressentir… Pas de stress, Luis est là avec ses merveilleux jus de fruits. Terrace simple et un tarif sans trop d’abus malgré son emplacement optimal pour attirer les touristes. Ce jus est l’opportunité de se prendre un petit quart d’heure de break, bien mérité.

Pamplona et les régions de Santander et Norte-Santander – 8 jours – 2342 mètres d’altitude

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Les régions du Santander et de Norte-Santander se situent à la frontière vénézuélienne au Nord-Est de la Colombie.

Ces régions ont forgé l’histoire du pays puisque c’est ici qu’ont eu lieu les plus grandes batailles pour son indépendance. Lors de la guerre des 1000 jours qui opposa les indépendantistes aux conquistadors espagnols ; Bucaramanga fut l’un des bastions de la rébellion, et la ville fut l’une des places stratégiques des indépendantistes.

En arrivant par le nord, c’est à Bucaramanga que nous effectuons donc notre premier arrêt dans cette région. Notre première impression ne fut pas des plus positives. En effet il a fallu atteindre le centre ville, perché sur la montagne, au milieu d’une circulation particulièrement dense. Même si elle possède un passé étroitement lié aux espagnols, la ville n’est pas dotée d’une architecture majestueuse, et ce, malgré deux belles places. Mais nous avons tout de même eu de bonnes surprises.

Tout d’abord ces joueurs d’échecs qui se retrouvent tous les soirs sur le « Parque Santander » au pied de la cathédrale pour faire évoluer pions, fous et cavaliers sur le damier. Après avoir entamé une discussion avec un spectateur d’une de ses parties endiablées, nous voilà invités à partager un café « tinto » et à débattre sur le football européen.

Après avoir usé nos souliers dans les rues de la ville, nous avons apprécié la parenthèse culturelle proposée par “El centro Cultural del Oriente”. À l’abri de l’effervescence de la ville, nous avons pris plaisir à tendre l’oreille pour écouter les cours de musique, fait nos curieux devant les cours de danse, et pris connaissance de l’histoire de la région dans le petit musée présent à l’étage.

À quelques kilomètres de là, à l’Ouest de Bucaramanga, la ville de Girón offre un cadre plus apaisé que sa grande sœur. Son centre historique, aux influences hispaniques, plonge la ville dans une jolie atmosphère. Petites rues pavées, belles maisons aux façades blanches et petits ponts de pierre parviennent rapidement à nous charmer.

Sur la route de Pamplona, après avoir gravi le col du “Cerro Morronagre” à 3100m, nous effectuons une étape improvisée dans le village de Mutiscua. Pour s’y rendre rien de plus simple, sur l’axe principal un grand panneau vous informe de la présence du village, vous prenez la route sur la gauche, vous descendez sur deux kilomètres les lacets en piteux états, et Mutiscua vous tendra les bras. Ce petit village à fleur de montagne vit à la fois de la culture de légumes et de l’élevage de truites. Nous avons été séduit par sa simplicité et par l’accueil chaleureux de ses habitants. La place centrale, autour de l’église, surplombe la rivière. Elle est le véritable poumon du village, où chacun vient partager, en fin de journée, un moment autour d’un soda, d’une bière ou d’un verre d’Aguardiente ; avec son voisin, ses amis, ses collègues.

Pamplona est une ville entourée de montagnes. Première capitale de Colombie après la proclamation de l’indépendance de la région du Norte-Santander, Pamplona a conservé de nombreux bâtiments à l’architecture hispanique. Sa place principale est le véritable lieu de rencontre de la ville. Il est agréable d’y passer quelques minutes à regarder les Colombiens l’animer en lançant un disque d’ultimate, en savourant une glace ou en discutant sur les bancs face à la cathédrale. Cet édifice n’est pour une fois pas très imposant, mais son style roman rend la cathédrale chaleureuse. Le second lieu incontournable de Pamplona est son marché couvert. Il présente un véritable dédale de petites allées où ont pris place les vendeurs habituels de fruits et légumes, les bouchers et charcutiers ainsi que quelques échoppes de vêtements. Un lieu atypique qui nous isole de l’effervescence des rues alentours.

Après ce petit détour par le Nord-Est, cap au Sud ; prochain arrêt : Medellín !


NOS COUPS DE COEUR 
 

Que visiter?  

Les thermes de Raizón

A quelques kilomètres de Pamplona en direction de Cúcuta, vous pourrez vous relaxer aux thermes de Razón. Ces piscines naturelles sont remplies d’une eau chaude provenant du volcan voisin.

 

 

Où prendre un verre? 

Babel, Coffee & Pub
Carrera 6 # 8B-77, Pamplona

Deux étages, 5 petites salles aux ambiances différentes et un joli petit roof-top. Un bar sympa où il fait bon de déguster une bière locale ou un cocktail.