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Le Vietnam nous offre l’occasion de plonger dans l’une des plus belle baies du monde, et d’accrocher la mer de Chine à notre palmarès des baignades internationales.
Quelques jours après notre arrivée sur les terres du Dragon d’Asie, en référence à la forme géographique du pays ; nous prenons la direction nord-est du pays et de sa célèbre baie.
Cat B, est notre lieu de villégiature pendant cette escapade maritime. L’île est l’une des portes d’entrée sur la baie d’Halong et ses 120 kilomètres de côte. Au milieu de ce bras de la mer de Chine, trônent 1969 îles karstiques. Ces pains de sucre ont les pieds dans une eau turquoise et la tête recouverte d’une verdoyante végétation tropicale. Nous partons à la découverte de cette merveille naturelle à bord d’une jonque où ont pris place, à nos côtés, une dizaine d’autres voyageurs.
A la mi-journée, après avoir navigué entre les îlots de la baie, le bateau jette l’ancre dans une étroite crique. Un cadre exceptionnel qui se prête parfaitement à une petite baignade. Le capitaine, monte alors sur le pont supérieur de la jonque et nous propose de nous jeter à l’eau depuis le bastingage. Aurélien est le premier volontaire. Je me présente derrière lui sans hésitation. Mais la hauteur me fait tergiverser, les orteils sont cramponnés au « plongeoir ». À la différence du supplice de la planche, apprécié des pirates ; sous mes pieds pas de crocodiles mais une eau d’un bleu profond qui m’attire. La sensation de vertige se dissipe et après un court décompte jusqu’à trois, je m’élance. La chute libre dure moins qu’une demi-seconde avant d’atterrir dans cette grande piscine. Une fois sous l’eau je tourne mon regard vers le ciel, les rayons du soleil transpercent la surface. La tête sortie de l’eau, je me frotte les yeux pour en extraire les dernières touches d’humidité et contempler les falaises de ces rochers karstiques, aux formes mystiques.
Rejoints par Julien et Florian, nous nageons jusqu’à la petite plage de l’îlot à proximité. Isolé, ce bout de terre auraient tout pour devenir un petit coin de paradis ; mais déjà le capitaine du bateau nous rappelle, il est temps de relever l’ancre.
Nous poursuivons notre découverte des côtes de la mer de Chine, quelques centaines de kilomètres plus au sud, à Hoi An. Après avoir quitté, en scooters, cette jolie ville historique, et traversé la petite île de Tra Que, nous arrivons sur la péninsule de Cam An. Entre les plages de An Bang au Nord et de Cua Dai au Sud, nous bifurquons à gauche au hasard d’une rue. Quelques dizaines de mètres plus loin, le bitume laisse place au sable.
Nous abandonnons nos deux-roues contre une barrière de plage. Elle est en tout point similaire à celle que nous connaissons sur les dunes bretonnes. Celle qui nous trac un étroit couloir au milieu des oyats avant d’ouvrir ses bras vers l’océan. Ici aussi ce petit rail de bois nous montre la voie jusqu’à la plage. Une belle étendue de sable fin qui s’étire à perte de vue du nord au sud, bordée à l’ouest par les cocotiers verdoyant et à l’est par les eaux chaudes de la mer de Chine. En cette fin d’après-midi, la plage est presque déserte en comparaison à l’effervescence que nous avons connue en ville. Les couleurs du ciel rougissent et dessinent avec douceur les contours de l’île de Cu Lao Cham, au loin.
Ni une ni deux, nous voici en tenue, prêts à courir dans l’eau jusqu’à en tomber. Sa température approche les 25°C, une chaleur qui nous rappelle celle que nous avions connue dans les Caraïbes, six mois plus tôt. De petites vagues, nous arrivant aux épaules, nous offrent de jolies conditions pour nous lancer avec Emilie dans une session de body-surf. Regard tourné vers le large pour identifier la bonne vague. Analyser sa trajectoire et courir, de l’eau jusqu’au nombril, pour essayer de se positionner à l’endroit où elle cassera. Puis à son approche, arrimer son pied dans le sable avant de donner la juste impulsion qui nous permettra de glisser sur elle le plus loin possible. Rapidement un petit concours s’installera entre nous deux. Pendant plusieurs dizaines de minutes, comme des enfants, nous nous adonnons au plaisir de cette glisse minimaliste, avant de retrouver nos serviettes et le reste du groupe, puis de rebrousser chemin vers la ville de Hoi An et ses lanternes.